Petits creux et grands crus

Lors d’une soirée à divaguer, on s’est mis à imaginer un bar à vins à Québec. En effet, cette catégorie d’établissements se fait rare dans le paysage gastronomique de la Vieille Capitale. On retrouve bien le Moine Échanson (que j’adore, mais que je considère plutôt comme un restaurant à part entière malgré son côté bar), le Savini et l’Aviatic Club (restaurants qui se définissent comme bars à vins). Ce qui se rapproche le plus de l’idée qu’on s’en faisait est Le Cercle sur St-Joseph.

Petits Creux et Grands Crus

Je crois que Kim Colonna et sa conjointe Marie-Pierre étaient présents en pensée lors de cette soirée puisque le bar à vin qu’ils viennent d’ouvrir sur la rue Cartier répond en tous points à nos aspirations. Situé en plein quartier Montcalm, là où on retrouve un bon mélange de touristes et de locaux, Petit Creux et Grands Crus est un endroit où règne la simplicité, la joie de vivre et le bon vin. Si vous avez fréquenté le Bistro B, vous avez certainement croisé ce grand Corse et apprécié sa sélection vinicole et sa passion pour les bons vins.

Sur l’ardoise vinicole, on retrouve principalement des crus hors des sentiers battus, sans tomber dans le côté parfois doctrinaire des vins natures. Lors de mon passage, j’ai pu goûter à un chardonnay bien atypique du Domaine de l’Ocre Rouge, un valpolicella d’une grande fraîcheur de Corte Sant’Alda et un merlot tout en délicatesse de Marco Sara, vigneron du Frioul.

Au niveau gastronomique, tout vient en planches aux noms évocateurs: la Cochonne, la Poissonière, la Végé, la Laitière et la Douce. Elles présentent toutes des produits de qualité, mais le but est clairement de pouvoir grignoter en accompagnant le vin. La planche de charcuteries est particulièrement digne de mention et s’accorde particulièrement bien avec la majorité des rouges présents sur la carte. On retrouve aussi un plat du jour, pour ceux qui cherchent à manger une assiette chaude un peu plus substantielle.

Cochonne et Corte Sant'Alda
Cochonne et Corte Sant’Alda

Tout ce qui se retrouve sur les ardoises de Petits Creux et Grands Crus et disponible pour emporter: les planches, les desserts et les vins (à condition d’emporter aussi de la nourriture)! Puisque tous les vins sont issus d’importation privée, il s’agit d’une occasion parfaite d’acheter ces produits sans avoir à se commettre à l’achat d’une caisse complète. Rien n’empêche de le faire par la suite auprès de l’agence qui représente ces domaines au Québec…!

Petits Creux et Grands Crus vient combler un trou dans le paysage gastronomique de Québec: celui du bar à vins sympathique où on se retrouve entre amis pour grignoter et prendre un verre en sortant du travail pour le 5 à 7, avant d’aller voir un spectacle au Grand Théâtre ou pour regarder un match dans une ambiance toute autre que celle de la Cage aux Sports. En plus, quand un vigneron est de passage pour prendre un verre, on y fait de belles rencontres en toute simplicité et convivialité.  Il s’agit définitivement d’une adresse à retenir où je retournerai souvent.

Carnets italiens: La gelato, c’est sérieux

Lors d’un voyage en Italie, un des grands plaisir est de se promener de village en village, à la recherche de la meilleure crème glacée. Toutes ont leur spécialité et les découvrir fait partie des grands plaisirs d’un voyage au pays de Dante.

Avec un peu d’attention, il est plutôt facile d’éviter les attrape-touristes (il y en a partout où il y a des touristes…). Un truc facile est de regarder la couleur de la gelato aux bananes: si elle est jaune, éloignez-vous rapidement, elle devrait plutôt être beige. Aussi, sauf quelques rares exceptions, les meilleurs endroits ne font que de la crème glacée et ne sont pas nécessairement sur les rues les plus touristiques et la vente de crème glacée est le point central du commerce. Dans le doute, fiez-vous aux locaux! Si l’endroit est bondé, il y a des bonnes chances que ça soit très bon!

Voici donc quelques adresses tirées de notre plus récent séjour à Rome et dans le sud-est de la Sicile.

À Rome

Tout juste débarqué du train à la station Termini, on se dirige vers I Carusotout juste au nord, derrière les termes de Dioclétien. Ici, la crème glacée est prise au sérieux, comme le démontre le calendrier des saveurs, affiché à l’entrée, tout près de la cuisine ouvertue sur la rue. Lors de nos deux visites, tout était bon, mais on se rappellera longtemps de celle à la noisette, qui offrait un équilibre parfait entre sucré et richesse. J’en ai même repris lors de notre deuxième visite.

I Caruso

Dans le Trastevere, on se dirige vers Fior de Luna. Cette gelateria et chocolaterie située à quelque pas de Santa Maria in Trastevere a eu la brillante idée de faire 3 parfums à partir de trois chocolats différents. Je n’ai pas osé prendre un mélange des trois pour bien les comparer, puisque les autres saveurs étaient toutes aussi attrayantes!

À Ragusa

C’est au coeur de la place centrale de la vieille ville de Ragusa qu’on a trouvé la gelato la plus originale (et certainement une des meilleures) de tout le voyage, chez Gelati diVini.

Gelati diVini, Ragusa

Oui, les classiques y sont, mais ce sont les saveurs qui sortent de l’ordinaire qui font courir les foules. On y fait 3 gelati à base de vin (au Passito di Pantelleria, au Moscato d’Asti et au Brachetto d’Acqui) mais le coup de coeur est venu pour celle aux amandes grillées (mandorla tostata, sur la photo) et aux figues vertes (en haut à droite). Un comptoir à découvrir et redécouvrir. De plus, l’enoteca qui jouxte la glateria offre une belle sélection de vins siciliens à des prix tout à fait décents.

À Noto

Ce qui retient l’attention dans cette ville touristique du sud-est de la Sicile n’est pas la gelato mais bien une spécialité toute sicilienne, le granité. Et on ne fait pas vraiment mieux que celui de Corrado Assenza, au Caffè Sicilia.

Caffè Sicilia, Noto

Plus rafraîchissante que la gelato, servie avec une brioche, elle forme souvent le déjeûner des Siciliens. En fin d’après-midi, alors que le soleil tape, c’est plutôt bien aussi…! Ici, on a opté pour un trio dégustation, avec des saveurs d’amande, de framboise et de fraise-tomates. Cette dernière a été ma préférée, un beau mélange d’acidité, de fruit et d’originalité (on goûtait un peu la tomate, mais ce n’était pas dérangeant du tout!). Avec la brioche, c’est un régal!

Un des grands plaisirs de l’Italie, c’est de tenter de savoir si dans le prochain village, on fait de la meilleure crème glacée que le village précédent. Toutes les excuses sont alors bonnes pour prendre encore une petite crème glacée…!

À vos iPhones, Delectable est là

Amateurs de vins et de technologie, soyez bien attentifs, cette application pourrait bien révolutionner la manière dont vous gardez trace des vins que dégustez.

Delectable LogoIl s’agit de Delectable, une application disponible pour les appareils iOS sur le App Store tout à fait gratuitement. Le principe est fort simple: on prend une photo de l’étiquette du vin en y ajoutant un commentaire personnel et une note (représentée par un slider qui va d’un bonhomme heureux à un bonhomme dégoûté) et le désormais classique partage sur Facebook, Twitter et Instagram.

Là où Delectable est spectaculaire est que les vins dans la photo sont automatiquement identifiés après quelques minutes d’analyse. Comment? Je ne sais trop, mais les résultats sont impressionnants. Depuis le début de l’année, la seule erreur qui a été commise est le mauvais millésime sur un frappato sicilien, que j’ai pu signaler et qui fut corrigée rapidement.

DelectableAu dernier Salon des Vins de Québec, exit le cahier de notes, bienvenue à Delectable. J’ai pu prendre des notes directement, sans se soucier à savoir comment épeler correctement le nom d’un obscur producteur allemand pour le retrouver plus tard, ou pour garder une trace des différentes parcelles bourgignones.

Delectable a même réussi à identifier correctement le Riesling 2011 du vignoble de Ste-Pétronille, dont c’est la première année de commercialisation et qu’un nombre très faible de bouteilles a été produit.

On peut aussi suivre ce que d’autres utilisateurs mettent sur Delectable, se monter en quelques clics une wishlist et, pour les utilisateurs aux États-Unis, il est même possible d’acheter le vin directement à partir de l’application. Lorsque connecté à un compte Facebook ou Twitter, Delectable détecte nos amis qui utilisent l’application et nous offre de les ajouter à notre liste de suivi.

Je vous invite sur Delectable (j’y suis inscrit comme Julien Marchand). Suivez-moi et on pourra se monter une belle petite communauté de trippeux de vin et j’ai bien hâte de voir ce qu’il y a dans votre verre!

Je le répète, c’est gratuit (à condition d’avoir un iPhone ou un iPod Touch) et c’est tout simplement génial…

Nous sommes fous des foodies!

C’est aujourd’hui qu’on procède au lancement de Fou des foodies, une publication électronique regroupant les idées et le travail de 17 blogueurs bouffe de la région de Québec. À la suite d’une conversation entre Francis Laplante et Catherine Cormier, les autres blogueurs ont décidé de sauter à pieds joints dans le projet.

Le lancement d’aujourd’hui, qui a lieu à guichets fermés au Bouchon du Pied Bleu, couronne nos efforts et, malgré le fait que je ne puisse pas être sur place (vous verrez sur le blog bien assez vite), je suis de tout coeur avec mes amis blogueurs à Québec. Je suis très fier du résultat final, que vous pourrez découvrir dès maintenant sur le site de Fou des foodies.

Prenez le temps d’aller découvrir les recettes de chacun des blogueurs de Québec, les accords vins que j’ai concoctés, les photos de Catherine et de Jeff, la révision et correction (!) de Caroline… Ensuite, allez visiter les blogueurs dans leur environnement naturel, vous ne serez pas déçus.

Un Parcours très Gourmand

C’est à l’invitation du Parcours Gourmand qu’une caravane de blogueurs composée de MayssamCatherine CormierChristelleAndrea, FrancisCatherine Côté et moi-même a parcouru la grande région de Québec, dans le cadre de la tournée Foodies sur le Pouce. De Portneuf jusqu’à la Côte de Beaupré, d’une découverte à l’autre, nos estomacs se sont remplis à un rythme soutenu. Retour sur une fin de semaine haute en couleur.

À Neuville, on produit autre chose que du maïs. À preuve, le Domaine des 3 Moulins y possède des vignes depuis une dizaine d’années, mais produit du vin que depuis 2007. La vue sur le vignoble située en contrebas est spectaculaire, particulièrement avec les couleurs de l’automne lors de notre passage. Nous y avons goûté un rosé et un rouge, un bon vin de soif frais et fruité. Malheureusement, le blanc était en rupture de stock lors de notre passage…

Par la suite, à la Station Touristique de Duchesnay, petit tour de Segway en forêt. Non, ce n’est pas très gastronomique, mais c’est bien amusant! On a l’impression d’avoir les deux pieds dans le futur…! La première journée s’est terminée par un souper au Quatre-temps, à Duchesnay toujours.  Mon osso buco de porc du Breton et le plateau de desserts offrait une belle conclusion à cette première journée.

C’est toutefois le lendemain que notre estomac a été mis sérieusement à contribution. Tout d’abord au Fournil du Trait-Carré, à Charlesbourg. Cette toute nouvelle boulangerie, fondée par deux ex-publicitaires qui ont décidé de se réinventer, offre des produits de haut niveau. Les croissants sont croustillants et feuilletés à la fois et les pains aux fruits séchés feront bien des heureux pour les matins gourmands du temps des fêtes. On y a aussi trouvé de la mouna, un dessert maghrébin que j’avais uniquement croisé dans ma belle-famille et que j’adore car il n’est pas trop sucré et très délicat.

On se transporte armé de ces pains vers la Ferme du Comte de Roussy, à Boischatel, pour profiter de leur terrasse et de leurs confitures. Tenue par une famille souche depuis près de 400 ans, la ferme est surtout connue dans la région pour ses tartes. On doit aussi noter les efforts qui sont fait par Dany Hébert et son équipe pour préserver la diversité du patrimoine biologique. La ferme compte 3 des 6 derniers poiriers “mini” au monde et en plantera une quarantaine l’année prochaine, après des efforts de reproduction qu’on ne peut que saluer.

Repus de confitures et de pâtisseries, on se dirige vers le vignoble du Domaine de l’Ange-Gardien, afin de donner un petit coup de main pour les vendanges du vandal-cliche et déguster leurs produits. Ici, 85% du vignoble est planté en cépages blancs, ce qui est à mon sens une très bonne décision. J’ai particulièrement aimé le vin de glace bien expressif mais aussi soutenu par une nécessaire acidité. Amateurs de vin de glace, allez visiter le domaine pour profiter de leur salle de dégustation toute neuve. Ceux qui veulent découvrir le vin blanc peuvent le faire à la SAQ… (Merci Christelle pour la photos!)

 

Des vendanges au Domaine de l'Ange Gardien. Photo: Christelle is Flabbergasting.
Des vendanges au Domaine de l’Ange Gardien. Photo: Christelle is Flabbergasting.

Direction St-Tite-des-Caps pour aller rendre visite à la Bio-Ferme des Caps, pour le repas “detox”. Ici, germinations et micropousses, mais aussi des légumes conservés avec le principe de lacto-fermentation (le même principe que pour faire de la choucroute!). Le kimchi était délicieux, de même que le lacto-concombre, gardé bien croustillant par cette méthode de conservation. Ces produits sont disponibles à la Ferme et méritent bien un arrêt lors de votre prochain passage à St-Tite.

L’arrêt qui a eu raison de nos estomacs a ensuite eu lieu à l’auberge Baker. Le chef Bernard Higgins est venu présenter quelques bouchées dans le VR. Ceviche de pétoncles, poisson fumé et boudin ont été mis en valeur. La star de cet arrêt fut sans contredit la tarte au sucre. Heureusement pas trop sucrée, elle est un passage obligé lors de toute visite à l’Auberge Baker.

À ce moment-ci, nos estomacs étaient sur le point d’exploser. Solution, un arrêt chez Cassis Monna et Filles, à la sortie du pont de l’Île d’Orléans, assorti d’un atelier de mixologie.. On y a démysitifé la base de la fabrication d’un cocktail et joué autour du cassis. Bien que je connaissais déjà la crème de cassis Monna, on l’a ici vu sous un nouvel angle. J’y ai aussi appris qu’elle peut se conserver près d’un an au frigo sans qu’elle ne s’altère (si vous pouvez résister pendant aussi longtemps à la boire…!).

Pour l’apéro (comme si on en avait besoin!), on fait un bref arrêt au vignoble de l’Isle de Bacchus, situé tout près. Ici encore, deux blancs tout à fait honnêtes, un très bon vin de glace et des rouges plutôt anonymes. Je crois fermement que l’avenir du bon vin au Québec passe d’abord par des vins blancs de bonne qualité et on en a ici un bon exemple. Le 1535 est mon choix si vous voulez découvrir un vin de ce producteur.

Vignoble de l'Isle de Bacchus

Avant de quitter l’endroit, on fait une brève escale dans une tente amérindienne pour y goûter du saumon et de l’anguille fumés à à l’ancienne. Le fumoir ayant pris feu (!!!), l’anguille fournie par la poissonnerie Jef n’a pas été cuite à sa juste valeur, mais ce n’est que partie remise!

Le parcours du combattant s’est terminé au restaurant le Patriarche. À cette étape de la journée, après avoir mangé pendant 8 heures de manière presque ininterrompue, le corps était en mode “survie”. J’en garde toutefois un beau souvenir et je me dis que je devrai revenir afin de m’en faire une meilleure idée… Un soir où j’aurai plus faim!

Vous voulez en faire autant? Consultez le site du Parcours Gourmand (qui sera refait sous peu!), identifiez les établissements qui vous intéressent et partez à la rencontre de gens passionnés et planifiez plus d’une journée…!