Terres de Méditerranée 2006

Terres de Méditerranée - Dupéré-Barrera
Terres de Méditerranée - Dupéré-Barrera

Emmanuelle Dupéré et Laurent Barrera, jeune couple passionné, sont en passe de devenir les négociants haute couture de la Provence. Ils possèdent un vignoble certifié bio de 5,5 hectares, auxquels s’ajoutent six hectares en achat de raisin. Choisissant avec exigence leurs approvisionnements, ils n’uniformisent en rien les vins lors de leur élevage, soigné et ambitieux. Au contraire, tous les vins sont très typés, chacun correspondant précisément au potentiel et au style de chaque cru.

C’est en ces termes plutôt élogieux que la Revue Française du Vin décrivait les vins de la maison Dupéré-Barrera dans son édition 2008. Le millésime 2004 a été encensé par certains critiques et le millésime 2005 s’était montré particulièrement charmeur, ensoleillé et d’un indéniable rapport qualité-prix.

Le “Terres de Méditerranée 2006” est un assemblage de syrah, cabernet-sauvignon, grenache et carignan dont achetés en négoce puis vinifiés par le couple sous l’appellation “Vin de Pays d’Oc”.

À la dégustation, le vin m’a semblé un peu jeune, car très rugueux au sortir de la bouteille. Il m’a semblé taillé dans un gros bloc, mais s’est plus assoupli qu’une bouteille du même millésime bu au mois d’octobre dernier. Heureusement, le tout s’est assagi après quelques minutes. On y découvre un vin qui laisse paraître ses origines méridionales. Le vin est chaud, épicé et charnu, toutes des caractéristiques que l’on associe aux vins de Provence.

À boire quelque part entre maintenant et 2010. Ça tombe bien, le Terres de Méditerranée 2006 est un produit régulier à la SAQ et devrait être facile à trouver. Aussi dispnoible sous peu, le Terres de Méditerranée rosé, en importation privée chez Le Maître de Chai.

[rating:2.5/5] – Code SAQ: 10507104 – 15,35$

Des belles découvertes au Salon des vins de Québec

Vendredi dernier s’ouvrait le tout premier Salon international des vins et spiritueux de Québec.. Plus de 1000 produits y étaient représentés en une soixantaine de kiosques. On y retrouve des grosses agences d’importation (Vincor), des plus petites ainsi que quelques producteurs. Nous sommes allés visiter le Salon samedi en après-midi et avons eu la chance de goûter des bien beaux produits et d’y faire des bien belles rencontres.

L’après-midi a commencé en grand, avec la conférence de Mme. Sandrine Garbay, maître de chai au mythique Château d’Yquem. Nous avons été gâtés…! La conférence de Mme Garbay nous a permis d’en comprendre un peu plus sur l’élaboration de ce vin. De plus, nous avons eu la chance de goûter au millésime 2003 du Château, compliments de la maison. Bien que le salon ne soit pas le cadre idéal pour déguster une telle bouteille, on tombe facilement sous le charme avec sa longueur impressionnante et une complexité inouie. Le millésime 2003 était exceptionnel en ce sens que les vendanges ont été effectuées en une seule passe plutôt que 4-7 tries successives afin de garder le plus de fraîcheur possible en cette année de grande canicule. Cette chaleur était perceptible dans le vin, sous forme de notes de fruits confits. Un vin d’exception (avec un prix d’exception aussi…).

[rating: 5/5] Code SAQ: 10334063 – 520$

Puisque nous ne pouvions pas passer tout notre salon à boire du Yquem sur le bras du Château, voici quelques notes un peu pêle-mêle sur d’autres vins que nous avons pu déguster dans le cadre du Salon

  • Le Barolo 2004 de Corino Giovanni, en importation privée chez Vinealis, m’a particulièrement plu. Un beau nebbiolo, puissant (mais pas agressif), avec des parfums de fruits noirs bien équilibré par une acidité tout à fait présente. Pour l’instant, sera très bon avec la bouffe, mais peut mériter une petite sieste en cave. De plus, André Papineau, le propriétaire de l’agence d’importation, est un vrai passionné qui transmet facilement son intérêt pour ces vins italiens. [rating:4/5] – IP Vinealis – 49,35$
  • La Buena Suerte 2006, un vin fait de Mencia, dans l’appelation Bierzo (Espagne) est importé au Québec par l’agence d’importation de L’Utopie. Un vin bien honnête, en ce sens qu’on ne cherche pas à tricher avec le consommateur. On laisse le terroir et ce cépage peu connu s’exprimer. Amateurs de cabernet franc de la vallée de la Loire, il s’agira pour vous d’une belle découverte, en plein coeur de votre palette de goût. [rating: 3.5/5] – IP L’Utopie – 28,43$
  • On a goûté Yquem lors de la conférence, mais nous avons aussi pu déguster deux millésime du Château Climens, un grand cru classé de Barsac. Bien qu’il n’égale pas le raffinement qu’offre le mythique château de Sauternes, je ne pense pas que Climens soit totalement hors compétition. Le millésime 2003 (144,00$ – SAQ Signature) présentait le même profil aromatique que l’Yquem, dû aux chaleurs de l’été. Il s’agit vraiment d’un vin “bonbon” où le sucre prend une place importante, avec des notes de pêche et de fruits séchés. Il est toutefois tombé deuxième derrière le millésime 1996 (195,00$ – SAQ Signature), au profil plus classique et beaucoup plus équilibré. On ne peut pas ne pas aimer… [rating: 4/5] pour le 2003 et [rating: 4.5]+ pour le 1996.

D’après les commentaires récoltés auprès des exposants lors du salon et suite à celui-ci dimanche soir, il semblerait que cette première édition du Salon des Vins de Québec fut un succès. Avec une affluence de plus de 10 000 visiteurs, les organisateurs ont déjà annoncé que la seconde édition du Salon se tiendrait en 2011, après une année d’alternance avec celui de Montréal. Bravo!

Une fin de semaine en Syrah

La fin de semaine dernière, trois occasions différentes nous ont toutes poussées vers trois syrah, un cépage capable du meilleur comme du pire.

Le vendredi soir, nous sommes allé souper au restaurant l’Utopie en guise de cadeau de Noël. L’amateur de vin y sera comblé: la carte des vins est étendue et diversifiée et l’équipe en cuisine aime donner dans l’originalité. Ça donne le menu bouteille, une sélection de plats s’articulant autour d’une thématique vinicole choisie par le sommelier. En mars 2009, le thème était la Syrah.

Syrah LHiver - Copain Wines
Syrah L'Hiver - Copain Wines
Ainsi, pour accompagner l’anguille fumée (et les gnocchis à la cannelle…!), le flanc de porc braisé (assez décadent) et le filet de boeuf nous étant proposés ce mois-ci, nous avons opté pour la Syrah L’Hiver 2006 de la maison californienne Copain Wines. C’est avec une véritable passion que le sommelier nous a convaincu d’opter pour ce cru californien, malgré mon appréhension pour les vins “trop Nouveau Monde”. Et il ne s’est pas trompé.

Fort sur le fruit, mais sans être une bombe caricaturale, ce que je retiens surtout de ce vin est le bouquet exhubérant. Des notes très présentes de violettes, le tout rehaussé d’un peu d’épices (poivre). En bouche, le vin allie douceur et matière avec un équilibre exemplaire. C’est velouté et complexe à la fois. Un grand coup de coeur.

[rating:4.5/5] Importation privée via Le Maître de Chai – 26,40$

À la suite de ce beau souper, nous avons entamé quelques bouteilles provenant de l’arrivage Cellier de mars 2009. Comme par hasard, le thème de cet arrivage est l’Italie, les vins agrobiologiques et… la Syrah!

Ainsi, nous avons ouvert un Petite Sirah Red Truck California 2006.

Bien que la Petite Sirah et la Syrah ne soit que des cousins et que ce vin fait plutôt partie de la partie agrobiologique de l’arrivage, je me permets de l’inclure sans ménagement… On y retrouve des caractéristiques de la syrah, à savoir des belles notes épicées et des fruits murs. Toutefois, on est clairement dans le nouveau monde avec ce vin… J’aime bien quand même, c’est bien fait et le rapport qualité-prix est bon.

[rating:2.5/5] Code SAQ: 10985966 – 16,50$

Finalement, on a terminé la fin de semaine avec une Syrah sicilienne de la maison Cusumano, aussi disponible dans l’arrivage Cellier de mars 2009. N’ayant pas la classe du premier et la joie contenue dans le second, il m’a un peu laissé sur ma soif. Le nez était très discret et en bouche, c’était agréable, mais rien de terriblement distinctif. Il a peut-être souffert de la comparaison avec les autres syrah de la fin de semaine, mais il m’a semblé manquer un petit quelque chose pour en faire un vin mémorable. Pas mauvais, sans plus.

[rating:1.5/5] Code SAQ: 10960777 – 14,85$

À la découverte du Piedmont

Note to Winebloggers: You can find the english translation here

C’est lors de la consultation de The Wine Case que j’ai pris conscience du thème mensuel pour l’événement des Wine Blogging Wednesdays. Lancées il y a 4 ans, ces dégustations mensuelles cherchent à regrouper les bloggers du monde du vin autour d’un seul thème. Plus récemment, et en français, les Vendredis du Vin proposent une formule similaire.

Ce mois-ci, le thème est la passion pour le Piedmont avec à la clé, deux défis supplémentaires:

  1. Déguster un vin blanc et un vin rouge du même producteur
  2. Déguster deux vins composés du même cépage, mais provenant de deux appellations différentes du Piedmont.

Bien que je mon expérience dans les vins piémontais soit limitée, j’ai déjà un producteur de prédilection: Michele Chiarlo. Ainsi, afin de couvrir les deux défis supplémentaires, on consacre tout le billet aux vins de ce producteur dégustés récemment.

J’ai précédemment couvert sur le site le Airone 2004. C’est présentement le millésime 2006 de ce vin de Monferrato qui est offert à la SAQ. Je suis bien heureux d’avoir encore une bouteille couchée à la maison. Délicieux dès maintenant, mais je suis certain qu’il sera très agréable aussi dans quelques années.

Un peu plus modeste que le précédent, le Barbera d’Asti Le Orme est un merveilleux vin de bouffe. Un barbera bien fait, sans être un monstre d’extraction. La franche acidité de ce vin permet de bien le coupler avec des pâtes avec une sauce tomatée. De plus, lorsqu’on l’achète à la SAQ dépôt, le rapport Qualité-Prix est encore meilleur…!

Année après année, Michele Chiarlo produit un superbe Moscato d’Asti, le Nivole. Festif, plein de fleurs et super rafraîchissant, il est le compagnon idéal d’une tarte aux fruits, ou tout simplement, pour finir la soirée en beauté! Et le tout est offert à un prix bien raisonable.

Finalement, dégusté lors d’un événement des “Amici dell’Enotria”, un club de dégustation de vins italiens le mois dernier, un magnifique Triumviratum 1999. Ce barolo est composé des meilleurs raisins provenant de leurs trois vignobles dans le Barolo (Cannubi, Brunato et Cerequio). Un Grand vin, parvenu à maturité mais qui pourra encore tenir la route bien longtemps. Il a été ouvert en “mise en bouche” pour une verticale de 4 millésimes de Camp Gros de Marchesi de Gresy, mais c’est ce vin qui m’est resté en tête à la fin de la soirée. À 83$ pour chaque flacon, ce n’est certainement pas donné, mais bon, il s’agit d’un vin d’exception…

Lors de nos vacances cet été, il est prévu que nous passions par le Piedmont, pour aller visiter quelques producteurs. À la lumière de ces vins, Michele Chiarlo est certainement sur notre itinéraire…!

English Translation for WBWers
I learned about this month’s Wine Blogging Wednesdays’ theme when I saw Remy’s summary over at the The Wine Case. Founded over 4 years ago, these monthly virtual tastings aim to regroup wine bloggers around a common theme, chosen each month by one of them.

The rest, after the jump…
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