Les 12 travaux d’Astérix

Avant de lire le résumé de ma journée, je vous suggère de vous remettre dans l’atmosphère de la bande dessinée ” Les douze travaux d’Astérix”. Si vous avez le livre (ou encore mieux, le dessin animé), rapportez-vous à l’épisode de la maison des fous et riez un bon coup. Je peux vous dire que désormais, je compatis sincèrement avec les personnages de la bande dessinée.

Dans mon dernier message, je vous ai parlé de la difficulté à recevoir le ”fameux” code fiscal, chose ennuyeuse mais combien nécessaire pour me permettre de recevoir la bourse d’études promise. Je vous rassure tout de suite, je suis désormais la propriétaire légitime (yé!) d’un code fiscal après trois tentatives rocambolesque.

Je n’ai pas besoin de revenir sur le premier acte, puisque je vous l’ai déjà présenté. Mercredi, ce fut une très tranquille: je devais être en classe presque toute la journée. Le temps a filé rapidement. Durant la pause, j’ai tenté de percer le secret du cappucino du bar voisin de l’Université, mais sans succès. En fait, j’ai une hypothèse, mais il me reste à la valider. Je pense que le secret réside dans l’utilisaiton d’un lait plus gras (ex: 3,25%) ce qui joue sur la consistance du café. À suivre… En attendant, je vous montre une photo dudit cappucino (le barman fait même un petit dessin de fleur sur le dessus d’un seul geste élégant).Cappucino

Puis, à mon retour à la maison, j’ai acheté une bonne bouteille de vin de la Sardaigne (promis, la prochaine j’essaie du vin de l’Ombrie, la région où j’habite présentement) et j’ai passé la soirée tranquille à étudier. Pour les sceptiques, c’est très relaxant étudier pendant ses vacances, surtout quand il n’y a pas d’examen à préparer.

Par contre, aujourd’hui, que d’actions! Ce matin, avant de me rendre en classe, je me suis rendue de nouveau à l’agence administrative qui s’occupe (et cette fois, j’ai validé mon billet d’autobus correctement) de distribuer le code fiscal. Avant de m’y rendre, j’avais parlé de nouveau avec une personne du Service des bourses qui m’assurée que je n’avais aucunement besoin d’attendre mon enregistrement au poste de police (ah, la buraucratie) pour effectuer la demande. J’ai quand même pris soin d’apporter mon passeport et une preuve de résidence (grâce à l’agence de location). Rien n’y faire, le dragon de la porte d’entrée refuse de me laisser passer, me répétant que tous les étudiants apportent avec eux leur enregistrement (ce qui est totalement faux, mais bon). Je suis rentrée bredouille.

De retour au Service des bourses qui, pour ajouter au stress, on me fait remarquer que les délais sont très serrés pour le mois de décembre (parce qu’il reste encore deux niveaux administratifs à franchir et que les vacances de Noël enlèvent du temps de traitement pour les demandes) et que si j’attends la semaine prochaine, il se peut que je ne puisse recevoir à temps l’argent. Tout pour m’aider à dormir quoi. Cette fois-ci, la dame du Service me donne son numéro de téléphone et me dit de le donner à l’agence s’il y a un problème afin qu’elle puisse éclaircir la situation. Me voilà de nouveau dans l’autobus pour me rendre à l’autre bout de la ville pour obtenir le $*%($#%* code.

J’ai plus de chance la troisième fois. Il se trouve que la dame du Bureau d’accueil est momentanément hors de la pièce et qu’une autre personne la remplace. Elle me demande la raison de ma venue, si j’ai en ma possession tous les papiers (oui, oui) et me donne un numéro d’attente pour passer dans la seconde salle où se trouve les fonctionnaires qui s’occupent de la paperasse. Bingo!!!

Je vous jure, je me suis terrée dans un banc dans la salle d’attente le plus loin possible du bureau d’accueil, de peur d’être reconnue par la dame de l’entrée (qui était de nouveau de retour à son poste) et que celle-ci ne me mette à la porte. Lorsqu’on m’appelle, je réussi à me faufiler jusqu’au bon bureau où je suis accueillée par une charmante dame qui a déjà visité Québec. Elle est très gentille et au bout de 3 minutes (j’avais déjà rempli le formulaire et j’avais en main mon passeport, les deux choses que l’École des langues m’avait prévenue d’apporter), je reçois enfin mon code! Je suis sortie à tout vitesse de l’agence et j’espère sincèrement de plus avoir à y mettre les pieds d’ici la fin de mon séjour. Je pense que de retour à la maison, je vais voir la buraucratie québécoise d’un autre oeil. Une chose est sûre, le fait de ne pas bien parler la langue d’un pays rend toujours les choses plus difficile. D’un autre côté, je ne me souviens pas d’avoir eu ce genre d’aventures à Maastricht et ma compréhension du néerlandais était inexistante. En comparaison, je me débrouille plutôt bien en Italien. Et le fait de parler uniquement dans cette langue avec mes colocataires développe ma capacité à m’exprimer.

Demain, les cours se terminent à 13:00, ce qui me laisse le temps de visiter de nouveaux recoins du centre-ville. Je vais terminer la journée dans une enoteca avec mes colocataires. Une enoteca est une sorte de bar dédié au vin. On partage une bouteille entre amis ou encore on commande un verre à la fois. On peut aussi y grignoter un apéro tout en sirotant son verre. Je suis déjà allée dans un endroit du même genre à Florence il y a quelques années et l’atmosphère m’avait beaucoup plu. Grâce aux serveurs, qui sont des vrais connaisseurs, on peut faire toute sorte de découvertes. Je pense y aller pour des produits locaux (il y a plusiseurs vignobles en Ombrie, la région la plus connue est celle d’Orvieto), ce qui est logique lorsqu’on se trouve dans un endroit attaché à son terroir.

Je vais boire un verre à votre santé. Je vous donne des nouvelles à mon retour de Bologna dimanche. Je vais voir si les pâtes alla bolognese y sont aussi bonnes qu’ont le dit 😉 L’Émilie-Romagne (la région où se trouve la ville) est réputée pour son jambon – et les charcuteries en général – le vinaigre de Modène et bien entendu son fromage: c’est la patrie du parmesan. Ouf, tant de choses à manger! Je suis mieux de monter les escaliers pour aller à l’école plusieurs fois avant de partir pour la fin de semaine!

Le meilleur et le pire d’Italie

4 décembre Ouf, mon texte d’hier ne contient pas beaucoup d’anecdotes. Si vous le trouvez ennuyant, celui-ci est l’antidote garanti! Aujourd’hui, ce fut une journée en montagnes russes.

La matinée fut excellente. Après la une journée maussade, un chaud soleil est réapparu. La vue la fenêtre de l’appartement était incroyable: des montagnes enneigées avec une vallée brumeuse et un centre-ville tout étincelant de lumière. On a du atteindre les 16 degrés.

J’ai commencé ma journée avec un excellent caffè au bar en face de l’école (j’ai beau avoir une machine espresso à la maison, ça goûte pas pareil!).

Le cours d’histoire de la langue italienne, loin d’être une suite ennuyeuse de date, a été excellent. L’enseignante a le don de raconter des histoires captivantes et son accent n’est pas trop compliqué pour moi. Sur l’heure du dîner, je suis arrêtée dans une pâtisserie et j’ai mangé un excellent pain aux fruits. J’ai pris des photos des vallées de l’Umbrie toutes couvertes de nuages tandis que les collines étaient exposées à un ciel tout bleu. J’ai flâné dans une librairie. Bref, je me sentais en vacances. Jusqu’au moment où la buraucratie commence à faire son oeuvre…

En après-midi, avant de retourner en classe, je devais passer à un bureau en basse-ville pour demander un code fiscal (voir précédent message). Il faut prendre un autobus, marcher un peu et monter 3 étages pour trouver ledit bureau. Or, à notre arrivée, Kylie et moi nous faisons dire que nous ne pouvons déposer notre demander sans avoir une preuve de résidence, qui elle sera donnée à notre propriétaire une fois que la police aura étampé la photocopie de notre passeport que nous lui avons remis. Ouf!

Ça peut prendre une semaine (sans compter le temps nécessaire après à l’Université pour traiter l’info) et j’ai deux semaines max pour réclamer la bourse. Bref, un belle course en perspective, si tout fonctionne au moins comme prévu! S’il y du retard, alors là…

Pour ajouter à mon infortune, il se trouve que j’ai validé mon billet d’autobus du mauvais côté. Ce faisant, la machine n’a pu lire le code magnétique et n’a pas étampé l’heure de mon entrée dans l’autobus, rendant par le fait même mon billet invalide. Et évidemment, je me suis fait pincé par un inspecteur et j’ai payé une amende de 30 euros, même si mes intentions étaient tout à fait honnête (je l’ai tout de même passé dans la machine le $%*($#%&*$# billet).

À cause de cet incident, je suis arrivée en retard de 10 minutes à mon cours. Surprise: il n’y avait personne dans la salle! J’ai dû me présenter au secrétariat pour savoir où était le groupe. La personne en charge de mon était en vacances et l’autre préposé ne pouvait trouver le lieu du cours. Elle a du appeler le professeur qui lui a dit qu’elle est en sabbatique depuis le début du trimestre et que par conséquent, le cours est maintenant donné par la personne x au local y. Trois mois déjà et on n’arrive même pas à faire les changements nécessaires sur l’horaire des nouveaux étudiants. L’Italie à son meilleur, quoi.

J’ai manqué la moitié du cours, mais j’ai retrouvé le groupe et j’ai mis la main sur un étudiant régulier qui m’a donné les (autres!!!) changements à l’horaire initial. Ouf, après toutes ces émotions je suis rentrée à la maison chercher mon ordinateur et vous écrire ces quelques lignes (ça fait du bien).

Demain sera une autre journée et probablement bien meilleure 🙂 En tout cas, je vais vérifier mes billets deux fois plutôt qu’une dans l’autobus, vous pouvez en être sûr. Et à l’appartement, je vais aller me préparer un délicieux repas italien qui me fera oublier mes mésaventures de la journée, desquelles je rirai à mon retour). Prenez soin de vous. Je pense à toute votre neige et je compatis ;p.

J’attends de vos nouvelles par courriel ou sur le site.

xxx
Geneviève

3 décembre

Aujourd’hui, mardi, j’ai connu le meilleur et le pire d’Italie dans la même journée.

Récapitulons.

Nous nous sommes laissé dimanche soir. Hier était la première journée de cours. La seule indication que nous avions reçue était que nous devrions passer un test de classement. Rien sur l’heure, ni le local. Rosaria, Kylie (2 de mes colocs pour ceux qui lisent ce message en premier) et moi prenons l’initiative de partir dès 8:00 de la maison. Heureux choix, puisque le test avait lieu à 9:00!

Le secrétariat général nous a donné l’information nécessaire pour le test. Avant de nous y rendre, nous avons même pu passer par le Bureau des bourses. Avant de recevoir l’argent de la bourse, je dois me rendre à l’autre bout de la ville chercher un code fiscal, puisque le gouvernement doit retenir une partie des mes ”gains” en impôt. Évidemment, le Bureau ferme à 13:00 le lundi, alors Kylie et moi devrons attendre à mardi pour s’y rendre.

Le Palazzo Gallenga, siège principal de l’école, est magnifique. Je suis littéralement mes cours dans une oeuvre d’art. Promis, vendredi, je mets mes photos (j’ai encore oublié de les transféré, mes excuses). Toute une surprise m’attendais à la fin du test: je me suis classée dans le niveau C2, le niveau le plus élevé sur les 6 disponibles pour mon type de cours! En fait, j’ai été classé C1 fort, mais (pour une raison qui m’échappe encore), la classe C1 ne pouvait me recevoir. On m’a donc transféré au niveau supérieur (ici, pas de stress). À mon avis, ce test ne reflète pas mon niveau exact (en tout cas, pas mon niveau de vocabulaire, ni la grammaire). Le test, qui durait 45 minutes, était surtout axé sur la compréhension. Et la compréhension écrite diffère de la compréhension orale, croyez-moi :).

Et quoique je suis de niveau avancé en grammaire, j’ai encore de la difficulté à faire le transfert à l’oral et à l’écrit. Par contre, le fait que je connaisse les règles aide grandement ma compréhension écrite (et logiquement, le résultat de mon test). En étant classée C2, je suis des cours avec des personnes qui désirent 1) devenir professeur d’italien langue seconde 2) devenir traducteur 3) vivre en Italie. On ne donne plus de cours au niveau C (avec des devoirs), on assiste à des lectures sur l’histoire de la langue, l’art, la linguistique, la littérature, etc. De plus, comme il n’y a pas assez d’étudiants pour former un groupe à part, ceux qui viennent pour un mois doivent se joindre aux étudiants inscrit à un trimestre complet! C’est comme être catapulté dans un cours 3 semaines avant la fin (mais au moins, je n’ai pas à passer l’examen).

J’étais devant un dilemme: le cours intermédiaire 2 (B2) est également offert. Ce cours a l’avantage d’être constitué d’un groupe de nouveaux étudiants, qui tout comme moi sont ici seulement pour un mois. De plus, on y fait de la grammaire, des cours de prononciation et on remet des devoirs (je ne sais pas si ce dernier point est un avantage en vacances). Je crois que j’ai grandement besoin d’améliorer ma prononciation (la première phrase que tout le monde me pose: tu es française, n’est-ce pas?) et réviser des règles de grammaire, ça ne fait jamais de tort. Par contre, je n’aurai jamais la chance à Québec de prendre des cours spécifiques sur la culture italienne. J’ai donc pris une chance et j’ai décidé de rester en C2, même si c’est, disons, un défi.

Après 2 jours, je peux au moins dire que j’arrive à suivre à 85% ce que les professeurs disent (pour le cours sur le cinéma italien par contre, un gros 0 : je comprends le prof, mais pas les dialogues dans les films!). Par contre, être capable de participer aux discussions et aux exercices oraux en classe, ce n’est pas encore gagné. En moins, quand nous lisons des textes anciens, je suis avantagée par ma connaissance du français, puisque je comprend de vieux mots qui n’existent plus en italiens et dont les dérivés sont encore présents en français. Il y a toujours ça de pris (héhé). Je pense que le fait de suivre ces cours amélioreront incontestablement mon vocabulaire et ma compréhension orale (les professeurs parlent vite et ont différents accents). De mon côté, le soir, comme je n’ai pas de devoirs, je me replonge dans la grammaire. Et il sera toujours temps à Québec de suivre le cours Avancé II pour améliorer mes capacités d’écriture et ma prononciation.

Dimanche, 2 décembre

J’ai encore profité du moment pour faire la grasse matinée (ah, les vacances). Il fait froid dans l’appartement, mais dans le lit, avec mes vêtements thermaux et mes gros bas, je suis bien. Hier soir, nous avons parti le chauffage pendant deux heures, juste avant d’aller au lit. Il faut dire qu’ici, il faut compter environ un euro pour chaque heure où le chauffage est activé! À ce prix, mon compte Hydro-Québec monterait en flèche à la maison. Bien que j’essai d’être moins énergivore la nuit et le jour lorsque nous somme au travail, il n’en demeure pas moins que mon calorifère à Québec fonctionne plus de 2 heures par jour! Aujourd’hui, il fait environ 10 degrés à l’extérieur et c’est extrêmement humide. Je pense que c’est ce qui rend la sensation de froid plus importante à l’intérieur de l’appartement. Il doit faire environ 16 degré à l’intérieur au moment où j’écris ces lignes.

Après le déjeuner, je suis allée faire un tour à la Galleria Nationale d’Umbria. J’ai vu plusieurs fresques et peintures datant de l’aire médiévale et de la Renaisssance. L’artiste le plus intéressant était il Perugino, qui fut le premier maître de Raphaël: bien que l’élève ait surpassé le maître au cours de sa carrière, il Perugino a produit des oeuvres uniques qui valent la peine d’être contemplées.

Par la suite, j’ai pris l’autobus pour la première pour la gare de train. Je suis allée chercher un billet pour Bologne. Le gentil préposé au service à la clientèle a trouvé un horaire avec une heure de transfert potable; il y a un seul train par jour qui se rend directement de Perugia à Bologne. Pour le retour, je devrai effectuer un transfert dans la ville d’Arrezzo. Finalement, ma carte American Express fonctionne dans les distributrices de billets. J’ai donc pu me sauver de la longue file d’attente au comptoir en utilisant le système automatique de paiement.

À mon retour, le centre-ville s’était endormi. Le matin, j’ai croisé plusieurs familles en promenade, mais à 14:00, tout le monde est à la maison pour la pause du dîner. Je suis rentrée moi aussi sagement à l’appartement, non sans faire un détour, attirée par l’odeur d’une pizza fraîchement sortie du four.

J’ai pris le restant de l’après-midi pour lire un peu et vous écrire. Ce soir, je dois me mettre le nez dans mes livres d’italien pour une révision avant le test de classement et préparer mon sac d’école. Je vous dirai demain après ma première journées si mes vacances se sont déjà terminées! Je sais que j’aurai près de 22 heures de cours par semaine, mais j’ignore encore quel est la charge de travail qui y sera associé.