Calendrier de l’avent – Bermejo Malvasia Seco Lanzarote Joven 2015

Parmi les vignobles les plus spectaculaires au monde, le vignoble des Îles Canaries fait régulièrement belle figure. On pense surtout à Lanzarote, à flanc de volcan, les vignes plantées les pieds dans la roche volcanique noire, dans des trous pour récolter le peu de pluie qui y tombe avec un petit muret pour les protéger du vent incessant provenant de l’océan. Dans la liste des vignobles que je veux voir une fois dans ma vie, celui-ci est classé pas mal au top.

Vignoble de Los Berjemos - Lanzarote
Vignoble de Los Berjemos – Lanzarote (Photo: losbermejos.com)

On retrouve dans un récent arrivage Cellier un vin provenant de Bodega Los Berjemos, établi à Lanzarote. Il s’agit du Malvasia Seco Lanzarote Joven 2015. J’ai typiquement un peu de misère avec les vins à base de Malvasia lorsqu’ils sont vinifiés en vins sec, avec leur intense pot-pourri au nez et, plus souvent qu’autrement, une acidité un peu trop basse à mon goût.

Celui-ci est fait dans un autre moule, probablement dû aux conditions climatiques et au sol volcanique où la vigne s’est enracinée. Le vin est intensément minéral d’abord, Malvasia ensuite. On est en présence d’un vin maritime, presque salin, qui appelle toujours une gorgée supplémentaires. Le comparable le plus proche qui me vient en tête serait un Assyrtiko de Santorini, aussi élevé sur un terroir intensément volcanique.

Bermejo Malvasia Seco Lanzarote Joven 2015 (Photo: SAQ.com)Bermejo Malvasia Seco Lanzarote Joven 2015 (Photo: SAQ.com)

Il en reste quelques bouteilles sur les tablettes et ferait des merveilles avec un poisson tout simplement grillé. Avec un vin qui a une personnalité si unique, il faut lui laisser la place pour s’exprimer et vous laisser toutes les occasions d’en apprécier les subtilités.

Calendrier de l’avent – Barr Hill Reserve Tom Cat Gin

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole.

Tomber en amour avec un produit au point d’en économiser la bouteille car on sait qu’il sera difficile de mettre la main sur une autre bouteille, ça ne m’arrive pas souvent. C’est toutefois la situation dans laquelle je suis avec ma demi-bouteille du gin Barr Hill Tom Cat Reserve de chez Caledonia Spirits.

Barr Hill Reserve Tom Cat Gin
Barr Hill Reserve Tom Cat Gin

J’ai goûté les produits de Caledonia Spirits pour la première fois lors de mon passage au Vermont dans le cadre de Tastecamp, bien que la renommée de la maison s’étend jusqu’au Québec. Leurs spiritueux sont élaborés par la distillation du miel, qui était en fait la vocation première de l’entreprise. La filtration est très légère afin de garder toute la trame aromatique du miel. Dans le cas de leur vodka, ils mentionnent que cette décision vient du fait que du miel cru goûte pas mal meilleur que des patates crues…!

L’élaboration du Barr Hill Gin est tout simple: miel et baie de genièvre. C’est tout. Il et ensuite embouteillé et c’est celui qu’on peut trouver dans les succursales de la SAQ. Le Tom Cat part de la même recette, mais est vieilli en barriques, d’où il tire sa couleur dorée. En bouche, c’est tout doux, d’une longueur et d’une complexité hallucinante. L’équilibre est parfait et l’alcool, qui titre pourtant 43%, se fait tout délicat. Évidemment, on n’en fera pas un Gin&Tonic avec du Schweppes, quoique pour faire un cocktail de luxe où le gin serait fermement à l’avant-plan, on aurait ici un bon candidat. La petitesse de ma bouteille invite toutefois à siroter chaque gorgée…

Avec un peu (beaucoup) de chance, il fera peut-être son apparition en importation privée un jour. Ceci dit, le meilleur moyen de mettre la main sur ces merveilleux produits est de faire 2.5 heures de route depuis Montréal, ou un peu moins de 4 heures depuis Québec, pour aller visiter la distillerie, située à Harwick, VT.

Ils commercialisent aussi un peu de miel brut, en vente à la distillerie… J’ai bien essayé d’économiser ce pot-là aussi, mais je suis passé au-travers. Pas le choix, faudra y retourner!

Calendrier de l’avent – Poderi Colla Nebbiolo d’Alba 2013

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole. 

Au mois d’octobre dernier, j’ai eu l’occasion d’assister à la Caravane Mark Anthony, une réunion des principaux producteurs du portfolio de cette importante agence d’importation de vin et spiritueux. Et ce n’étaient pas les moindres qui étaient sur place: Ornellaia, Antinori, Fattoria dei Barbi et Tenuta Argentiera pour ne parler que des Italiens. C’est toutefois chez Poderi Colla que j’ai eu le plus gros coup de coeur.

Poderi Colla Nebbiolo d'Alba (Photo: SAQ.com)
Poderi Colla Nebbiolo d’Alba (Photo: SAQ.com)

Bien que le domaine Poderi Collai ait été fondé en 1994, la famille est dans le domaine du vin depuis le début du 18e siècle. C’est Tino Colla qui était sur place, pour le plus grand plaisir de tous ceux qui voulaient venir lui piquer une petite jasette. On était devant un homme généreux de sa personne et de ses explications et sympathique comme le meilleur de l’Italie. Encore une fois, les vins sont à l’image du personnage: sans artifices, pas compliqués mais avec beaucoup de classe.

On retient le Nebbiolo d’Alba, qu’on remarque facilement sur les tablettes de la SAQ avec son portrait de Bacchus bien en évidence sur l’étiquette. Il s’agit d’une très belle introduction au nebbiolo, avec ses tannins et son acidité bien présente et son nez complexe de roses, de prunes et d’épices. Ce n’est certainement pas le plus complexe ni celui qui aura la plus grande longévité, mais pour 25.40$, il s’agit d’une très belle porte d’entrée vers les crus piémontais. Servez-le avec une viande longuement braisée – pourquoi pas un classique osso buco! – et le bonheur sera certainement présent.

Calendrier de l’avent – Badenhorst Caperitif

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole.

Techniquement, celui-ci, c’est un vermouth: c’est-à-dire, un vin fortifié et infusé de différents aromates. On connaît bien le Martini Rosso et Bianco, qui ont une place réservée dans le bar de la parenté qu’on visite dans le temps des fêtes. Ça fait la job, surtout lorsqu’on veut faire un p’tit drink en apéro.

Toutefois, si on veut vraiment passer à un autre niveau, on va chercher le Caperitif de Adi Badenhorst, vigneron de talent en Afrique du Sud. Alors qu’il s’agissait d’un grand classique au 19e siècle, le Caperitif a disparu en 1910 alors que la compagnie qui le produisait a fermé. C’est en collaboration avec un mixologue danois, Lars Lyndgaard Schmidt, qu’ils ont recréé ce vermouth classique en 2014, après un peu plus de 100 ans d’absence. Produit avec du Chenin blanc et une quarantaine de plantes aromatiques qui poussent dans les environs et que les Sud-Africains classent dans la famille des Fynbos.

Caperitif (Photo: SAQ.com)
Caperitif (Photo: SAQ.com)

On en fait un magnifique negroni, avec du gin St-Laurent et du bitter di Tornio Bella Vita, ou prendra la place du Lillet blanc dans ces cocktails à base de vin. Ou Sinon, servez-le frais, avec de la glace et un écorce d’orange et sirotez-le lentement en attendant les invités. Sentez la brise marine du cap de Bonne-Espérance tout proche et observant Table Mountain (ok, ça peut être des photos tirées de Google Image). Il faut quand même avoir une certaine tolérance à l’amertume en bouche, mais le côté enjôleur et floral du nez vient amplement compenser.

Vous trouverez ce vin dans la section Apéritifs de la SAQ Signature (ou, si vous n’habitez pas à Québec ou Montréal, vous pouvez commander par téléphone). Lorsque vous en commandez, prenez soin d’en prendre deux bouteilles. Vous allez voir, la première va disparaître beaucoup plus rapidement que vous le pensez. Ça serait triste qu’il ne vous en reste plus quand les premières chaleurs de l’été vont arriver…!

Calendrier de l’avent – St. Innocent Zenith Vineyard 2009

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole. 

En octobre 2011, j’atterrissais à Portland, Oregon pour des vacances qui se termineraient à San Francisco. Au menu de ce road trip de deux semaines, quelques jours dans la Willamette Valley et sortant de notre ville de départ.

Sur notre chemin en route vers la Californie, nous avions rendez-vous chez St-Innocent Winery. À notre arrivée sur place, nous apprenons que Mark Vlossak, le winemaker avec qui je correspondais, ne pourrait pas être là et que la visite serait plutôt menée par John, son père, alors âgé de 87 ans. Nous avons donc eu droit à une rétrospective particulièrement passionnante de l’industrie du vin aux États-Unis depuis les années 1950, en provenance du Wisconsin jusqu’à son implication dans la passion du vin de son fils.

Je garde un souvenir particulièrement chaleureux de cette visite qui s’est étirée sur presque deux heures et, en faisant quelques recherches pour ce post, j’ai lu que M. Vlossak était décédé l’année dernière à l’âge de 91 ans. Toutes mes condoléances à la famille de St-Innocent Winery.

John Innocent Vlossak en 2011 (Ma photo n'est pas super pour manque de lumière, désolé M. Vlossak)
John Innocent Vlossak en 2011 (Ma photo n’est pas super pour manque de lumière, désolé M. Vlossak)

Lors de cette visite, j’avais aussi ramené une bouteille de pinot Zenith Vineyard 2009, que j’avais bien aimé en dégustation. Celle-ci dormait en cave depuis les 5 dernières années et, c’est avec une certaine appréhension que je l’ai ouvert samedi dernier. Est-ce que le vin serait aussi bon que dans mon souvenir? Est-ce qu’il a évolué avec grâce et élégance? Est-ce qu’il avait fini d’intégré son bois que je trouvais un peu trop présent alors que le vin n’avait que deux ans?

St-Innocent Pinot Noir Zenith Vineyard 2009
St-Innocent Pinot Noir Zenith Vineyard 2009

La bouteille a plutôt sublimé les attentes. Le bois était complètement intégré, laissant en premier plan un harmonieux mélange de fruits rouges, d’épices et de notes plus évoluées qui rappellent un peu les feuilles mortes. La bouche est droite, la finale est longue et une toute légère sucrosité en fin de bouche vient nous rappeler qu’on est en Oregon plutôt qu’en Bourgogne. Servi avec un pâté à la viande traditionnel du temps des fêtes (avec cannelle, clou de girofle comme épices…), il s’est intégré parfaitement.

Est-ce qu’il aurait pu patienter un peu plus en cave? Probablement. Est-ce qu’il était particulièrement délicieux à ce stade-ci? Certainement.

Et ça donne le goût de retourner sur la côte Ouest.