Badenhorst Family Wines Sécateurs 2012

Secateurs Red (Photo: SAQ.com)
Secateurs Red (Photo: SAQ.com)

Je dois l’admettre d’emblée, je ne suis pas habituellement un fan des vins de l’Afrique du Sud, n’ayant jamais eu vraiment de vins qui sont venus me chercher par les tripes (à l’exception notable du Vin de Constance). Ceux que j’ai goûté m’ont souvent parus lourds et sans grande finesse.

Je vais devoir par contre revoir cette idée préconçue car j’ai été réellement emballé par la cuvée Sécateurs Rouge de A.A. Badenhorst Family Wines. Formé chez Angélus et chez Alain Graillot, André Adriaan Baddenhorst a visiblement fréquenté les bonnes écoles.

On est ici en présence d’un assemblage principalement de Shiraz (55%) et de Cinsault (32%), avec le reste de la salade de fruits du domaine, soit du Cabernet Sauvignon, de la Tinta Barroca, du Pinotage, de la Grenache et du Mourvèdre, le tout cultivé en bio. L’élevage se fait en cuves et en foudres pour 12 mois avant d’être embouteillé après une légère filtration. Le vigneron cherche ici à donner une ampleur au vin plutôt qu’à chercher à extraire des notes boisées.

Au final, on a le vin parfait pour le barbecue cet été, avec des notes généreuses de fruits rouges – fraises, cassis – et d’épices, mais surtout une fraîcheur tout à fait bienvenue autour du grill. En bouche, les tanins sont bien arrondis et s’étire dans une longue finale. Il saura charmer à la fois les amateurs des vins du Nouveau Monde par sa générosité et ceux qui ne jurent que par l’Europe par sa fraîcheur.

On retrouve aussi sur les tablettes de la SAQ les deux vins blancs du domaine à base de Chenin Blanc: Sécateurs et le Badenhorst White Blend. S’ils sont à l’image de ce Sécateurs rouge, on sera définitivement devant un domaine gagnant!

 

Prince Edward County

Situé à peine à peu près à mi-chemin entre Montréal et Toronto, le Comté de Prince Edward est en train de se faire un nom pour sa production vinicole. Principalement connu par les touristes pour la beauté de la plage de Sandbanks, une quarantaine de vignobles ont fait leur apparition depuis une quinzaine d’années. Leur plus grand atout: un sol argilo-calcaire et un climat idéal: un îlot de chaleur tempéré par la présence du lac Ontario. Reconnu par une appellation VQA en 2007, Prince Edward County est une des régions vinicoles les plus prometteuses au Canada.

Quelques vignobles à visiter

La majorité des vignobles est concentrée dans la partie ouest du County, autour de la petite bourgade de Hillier. On est rarement à plus de dix minutes d’un vignoble d’intérêt, alors pourquoi s’en priver!

Note: Il n’y a présentement pas de vins de Prince Edward County disponible sur les tablettes de la SAQ. Quelques cuvées de Norman Hardie se sont déjà frayées un chemin, mais elles sont toutes épuisées.

Grange of Prince Edward

Chez Grange of Prince Edward, on a eu la chance de se joindre à un groupe d’étudiants en sommellerie, en voyage de fin d’études avec mon ami (et leur professeur) Kler-Yann Bouteiller. On a ainsi eu la chance d’avoir une visite de près de deux heures, menée de main de maître par Maggie Belcastro, qui est impliquée dans les opérations du domaine en équipe avec sa mère Caroline Granger depuis près de 5 ans.

Dans les vignes, elle nous parle de son amour pour le gamay, qui pousse comme un charme dans le County et qui reste malheureusement un peu trop méconnu auprès des consommateurs, de son attachement pour la région et son sol si particulier. Elle fait aussi l’éloge de prendre son temps et de savoir où on s’en va; ici, les élevages sont (très) longs et le vin tient bon à cause de sa grande acidité naturelle. Lors de la dégustation, elle mentionne l’importance pour le domaine d’avoir plusieurs gammes de produits et de ne pas négliger l’entrée de gamme – qui se vend 15$ sur les tablettes de la LCBO – au profit d’une grosse cuvée dans les années où la nature est moins généreuse.

Bref, c’est sous le charme que je suis reparti avec 3 bouteilles de Gamay Select 2011, qui fut le produit s’étant le plus démarqué de tout ce qu’on a goûté cet après-midi là. Bonne nouvelle: on pourra se procurer le Cabernet Franc Select sur les tablettes de la SAQ au mois d’octobre prochain.

Les vins de Grange of Prince Edward sont disponibles en IP via Bambara Selection. 

Norman Hardie

Norman Hardie est un des vignerons les plus en vue de la région. Formé en Bourgogne et établi dans le County depuis 2003 après avoir vinifié en Afrique du sud, en Nouvelle-Zélande, en Californie et en Bourgogne.

Norman Hardie County Cabernet Franc
Norman Hardie County Cabernet Franc

On y produit des cuvées venant du County et certaines autres du Niagara, mais les fruits ne sont jamais assemblés puisqu’il cherche à démontrer le terroir particulier de chaque site (à l’exception de la “Cuvée L”, une sélection des meilleurs fruits dans les meilleures années). Le chardonnay du County, élevé dans 12.5% de fûts neufs, allie avec précision minéralité et générosité. Le vin que j’ai préféré reste toutefois le Cabernet Franc, un coupe-soif assez efficace. Couplé avec une pizza tirée du four à bois du domaine, c’est tout simplement génial.

The Old Third

Ce domaine dont le premier millésime date de 2008 a un objectif clair: faire le meilleur pinot noir possible. Pour arriver à cet objectif, Bruno François et Jens Korberg ne ménagent aucun effort. Leur vignoble est très densément planté afin que la vigne se concentre sur les fruits plutôt que de faire pousser de la végétation inutilement, toutes les opérations sont faites manuellement et un soin particulier est pris

Le pinot noir est d’une profondeur remarquable et rivalise de complexité avec ce qui se fait de mieux sur l’échelle mondiale. Le millésime 2013 présentement en vente méritera quelques années de garde afin de révéler tout son potentiel. Une cuvée de Cabernet Franc est aussi en barrique et se montre particulièrement prometteuse. Frais et gourmand sans tomber dans les notes de verdeur qu’on retrouve parfois dans les vins issus de ce cépage, on voudra mettre quelques quilles de côté pour avoir beaucoup de plaisir dans 3-5 ans.

The Old Third produit aussi un cidre fait entièrement de pommes Golden Russet. Autant celui de Hinterland est frais et rafraîchissant, autant celui-ci est complexe et long en bouche. Une grande réussite! Les autres bulles produites sont tout aussi spectaculaires, un blanc de noirs qui a passé 36 mois de vieillissement sur lies et qui sera dégorgé sous peu. Encore une fois, finesse, longueur et complexité sont les mots d’ordre.

Un domaine ambitieux qu’il faudra assurément surveiller.

Hinterland

Lors de l’établissement de ce domaine en 2005, les propriétaires avaient une idée en tête: faire des vins qui étaient appropriés à ce que le terroir allait leur donner. C’est après trois ans qu’ils ont décidé de se consacrer uniquement à la production de vins mousseux. Ici, on utilise la méthode traditionnelle (comme en Champagne) ou Charmat (comme pour le prosecco) pour créer l’effervescence dans les vins.

Lors de mon passage, seulement trois produits étaient disponibles pour la dégustation, tous les autres étaient épuisés ou pas encore disponibles. On goûtera au Rosé méthode traditonnelle et n’hésitez pas à repartir avec une bouteille de cidre, craquant de fraîcheur, même si celui-ci n’est pas disponible pour la dégustation à cause de quantités trop limitées…

Hinterland mentionne être représenté au Québec par Société des Vins Fins. Au moment d’écrire cet article, le domaine n’était pas listé sur leur site. 

Closson Chase

Domaine réputé se spécialisant exclusivement dans la production de chardonnay et de pinot noir haut-de-gamme, Closson Chase fait aussi partie des pionniers. La première récolte date de 2004, aussi bien dire la préhistoire pour cette région! Depuis, Closson Chase s’est fait remarquer par la qualité constante de ses vins, qui sont malheureusement disponibles en trop faible quantité…

Vignes de Closson Chase
Vignes de Closson Chase

Du côté des blanc, on pourrait aisément se croire dans la Côte-de-Beaune à cause de la richesse qu’on ressent en bouche. Le pinot noir provenant des vignes du County montre un profil tout bourguignon avec un fruité bien présent et un bel équilibre. Je l’ai nettement préféré au KJ Watson Vineyard, issu du Niagara, qui se montrait généreux, au point où j’avais l’impression qu’il cherchait à impressionner un peu trop à mon goût.

Les vins de Closson Chase sont disponibles en IP chez Sélection Caviste.

Informations pratiques

Où dormir?

Si un des buts du voyage est de visiter des vignobles, choisissez de rester à Wellington. Petit village de 1700 âmes, on y retrouve plusieurs options (comme ici, sur Airbnb). Ceux qui veulent se gâter à l’hôtel choisiront de descendre au Drake Devonshire, nouvel hôtel-boutique sur le bord du lac. Il ne faut toutefois pas bouder son plaisir et profiter de ce superbe espace (et de sa vue sur le lac!) en allant au moins y prendre un verre.

La ville de Bloomfield est aussi un emplacement bien central qui permet de rayonner dans les vignobles aux alentours. Les B&B y sont nombreux et vous pourrez certainement trouver chaussure à votre pied.

Où manger?

C’est bien beau boire du bon vin, encore faut-il manger un peu…! Voici donc en vrac quelques adresses qu’on a pu expérimenter

  • Norman Hardie Winery: On y va pour les vins, mais aussi pour la pizza cuite sur le feu de bois du jeudi au dimanche.
  • Agrarian: Charmant petit bistro de Bloomfield avec un marché de produits frais et un petit bar au sous-sol. On y achète un panier de pic-nic pour aller manger au bord du lac!
  • East&Main: À Wellington, bistro sympathique offrant une jolie carte des vins de Prince Edward County et d’ailleurs. Pensez à réserver!
  • Drake Devonshire: On peut aussi aller manger au Drake et qu’on soit sur la terrasse ou dans la salle à manger, ça sera assurément très bon.

7 Beaujolais à l’aveugle

L’an dernier, j’avais écrit sur ce blog que de recommander du Brouilly de Duboeuf était une suggestion un peu plate. L’auteur n’avait pas particulièrement apprécié et j’ai donc eu l’idée d’organiser une dégustation à l’aveugle de Beaujolais afin de voir comment il pourrait se débrouiller face à d’autres vins qu’un chroniqueur pourrait suggérer en remplacement.

Le Beaujolais, dans son expression la plus pure, est un vin bourré de fraîcheur et de fruit, élaboré à base de gamay. Généralement du côté léger du spectre, les amateurs de gros shiraz australiens trouveront qu’ils manquent un peu de punch, c’est personnellement un style de vin que j’adore, qui peut se montrer à la fois gourmand, terreux, fruité, funky et épicé. Reste à faire le tri et de repartir avec la bonne bouteille.

Great Beaujolais Showdown
Great Beaujolais Showdown

Voici donc, dans l’ordre de dégustation choisi au hasard, les commentaires sur les vins servis. Pour des raisons logistiques, on a dû faire une vague de 4 vins puis une vague de 3 vins. Le hasard a regroupé les 3 produits réguliers au début de la première vague. Autrement, j’ai essayé de rassembler autant des produits disponibles dans le répertoire régulier de la SAQ et des produits un peu plus pointus, tous dans la même gamme de prix.

  1. Brouilly “Sous les Balloquets” Louis Jadot 2013
    C’est probablement le vin qui a le moins bien paru de la soirée. Il a paru muet, mince et un peu acide. Toutefois, le reste de la bouteille s’était considérablement ouvert la seconde journée, conséquence du millésime 2013. (7e place, 42 points)
  2. Brouilly Georges Duboeuf 2013
    Le classique Brouilly (transvidé dans une autre bouteille pour ne pas donner d’indices aux dégustateurs) est effectivement classique. Un beau fruité, une jolie structure en bouche, rien à redire. Ceci dit, il n’était pas terriblement excitant non plus et n’a pas réellement pris d’ampleur au cours des jours qui suivent. (6e place, 34 points)
  3. Brouilly Château de la Chaize 2013
    Belle surprise que ce vin au répertoire général de la SAQ. Le nez offre un beau fruité et la texture en bouche est particulièrement bien équilibrée, entre l’acidité et la maturité. Il a reçu deux votes de deuxième place et deux votes de troisième place. (4e place, 19 points)
  4. Beaujolais Jean Foillard 2013
    Personnellement, ce fun mon préféré de la soirée. Significativement plus funky que les trois autres, avec un petit côté terreux qui vient rehausser le tout, sans sacrifier le côté glougloutant du bon Beaujolais. Il est de loin le plus complexe de cette première vague et mérite les deux votes de première place qu’il a reçu. (2e place ex aequo, 19 points)
  5. Brouilly Pierreux Pierre-Marie Chermette 2013
    D’un producteur que j’affectionne, c’était aussi le vin le plus dispendieux de la soirée, à 25,65$. Ici, classique et droiture sont les mots clés et est à recommander pour ceux qui veulent connaître ce qu’est un Beaujolais de belle facture, tout en finesse. (2e place ex aequo, 19 points)
  6. Brouilly Georges Descombes 2013
    L’autre grand gagnant de la soirée, qui a fini sur le podium de 6 des 7 dégustateurs. Un judicieux mélange de fruits et d’épices, de puissance, de pureté et de buvabilité. Si vous parvenez à mettre la main sur une des dernières bouteilles présentes dans le réseau, n’hésitez pas une seconde. (1ere place, 14 points)
  7. Maison B Perraud Le P’tit Poquelin 2013
    Tiré de l’arrivage du 23 avril de vins nature de la SAQ, ce vin a été celui qui a récolté la plus grande gamme de votes, soit entre la 6e et la première place, comme quoi les vins nature ne laissent personne indifférents… On salue à la fois son fruité pur et son caractère joyeux, mais en même temps, la texture un peu asséchante en bouche et une finale un peu amère viennent gâcher un peu le plaisir. Pour ceux qui veulent sortir de leur zone de confort. (5e place, 21 points)

Il est important de mentionner que tous les vins s’en sont bien tirés, même ceux qui ont terminé en bas de classement.

Au final, qu’en est-il de la performance du Duboeuf? Je peux maintenant continuer d’affirmer que lorsqu’on cherche un Beaujolais de belle facture, on peut trouver mieux à prix à peu près égal. Il s’agit de bien connaître son producteur et de retenir ces noms: Descombes, Foillard et Chermette.

L’ordre des vins a été choisi au hasard et j’étais le seul à connaître l’identité des vins. J’en ignorais par contre l’ordre de service. Chaque participant était invité à classer les vins de 1 à 7 et le classement était déterminé par la somme des positions. Trois vins ont terminé à égalité en nombre de points, les votes de 1ere place ont servi de départage. 

La SAQ et le vin nature

Photo: SAQ.com
Épaulé Jeté de Catherine et Pierre Breton (Photo: SAQ.com)

Le 23 avril dernier, la SAQ mettait (enfin, dirons certains) en vente un arrivage de vins natures. Dans le lot, 5 français et un italien, auxquels il faut ajouter les deux vins Naturae de Gérard Bertrand, chez qui la notion de nature est un peu plus large… Devant l’absence de définition formelle et acceptée par tous pour le concept de vin nature, je vous invite à lire l’article Natural wine: it’s complicated, naturally écrit par Rémy Charest il y a déjà quelques années, qui fait un excellent tour d’horizon des différents points de vue sur ce type de vins.

Initialement disponibles dans une vingtaine de succursales choisies dans la province ainsi que sur SAQ.com pour minimiser le transport de ces vins plus fragiles, ils se sont assez bien vendus. Si vous pensiez que le vin nature était interdit dans votre région, il devrait probablement être possible d’en faire transférer un peu dans votre succursale, si vous le demandez à votre conseiller.

On pouvait y boire quoi dans ce premier arrivage? Un superbe Cabernet Franc de chez Catherine et Pierre Breton, aromatique et glougloutant à souhait ou du gamay au fruit croquant du Beaujolais ou de la Loire.

L’expérience a été suffisamment concluante pour la SAQ puisqu’une nouvelle vague sera mise en disponibilité dans un arrivage Cellier au mois d’octobre. Pour l’instant, on ne sait que les produits recherchés devraient être entre 18$ et 25$, un segment que la SAQ cible particulièrement. Si vous avez manqué la première vague ou si vous êtes intéressés par ce genre de produits, gardez l’oeil ouvert pour l’arrivée de cette nouvelle vague!

 

Découvertes en imporation privée

Les vins en importation privée sont de plus en plus présents sur nos tables, principalement celles du restaurant et de quelques amateurs de vins motivés. Bien que la procédure de commande soit assez simple, l’étape la plus compliquée est d’identifier les produits et de savoir quoi commander. Le nombre d’agence d’importation est en augmentation croissante et, puisque ce sont souvent des petites compagnies, la recherche d’informations sur le portfolio de chacun est une tâche un peu complexe.

Le 28 avril dernier avait lieu à Québec le Printemps Dézippé, organisé par le Raspipav, un salon des vins regroupant 25 agences d’importation centrés sur les vins d’importation privée. Voici donc un bref retour sur mes coups de cœur de ce petit salon.

Agence Boires

Jeune agence qui a fait son apparition sur le radar en 2014 et je retiens particulièrement les produits de la nouvelle génération de vignerons californiens. Chez Hobo Wine Company, on retient le cabernet sauvignon sous les 13% d’alcool sans sacrifier le caractère classique du cabernet et le zinfandel aucunement compoté ou lourdaud, comme ils le sont trop souvent. Chez leur autre marque, Make Work, le Fossil & Framework marque les esprits malgré son prix qui frise les 50$ (maudit taux de change…). Ici, syrah, grenache et counoise s’allient dans un assemblage entre le Rhône et la Californie, tout en conservant une fraîcheur exemplaire.

Le reste du portfolio est à l’avenant (Ampelos, Horse & Plow, The Wonderland Project), mais en sortant de la dégustation je me suis commandé The New California Wine de Jon Bonné, pour mieux comprendre ce que font ces nouveaux joueurs.

Vinealis

On avait de la grande visite au stand de Vinealis, en la personne de François Morissette. Vigneron de talent et de conviction, formé en Bourgogne et établi dans le Niagara, vous avez peut-être entendu parler de lui l’an dernier pour ses démêlées avec le VQA, l’organisme de certification pour les vins ontariens.

François Morissette
François Morissette

À la dégustation de la gamme de vins qu’il avait amené, on remarque que tous allient une formidable ampleur en bouche avec une fraîcheur qui garde l’ensemble sur un équilibre difficile à atteindre. Je retiens particulièrement le Riesling Redfoot Kocsis Vineyard 2013, complètement sec et très bien tendu et le Gamay ‘Unique’ 2013, dont la bouteille se serait vidée en moins de deux si on m’avait laissé seul avec elle et un plateau de charcuteries…  L’ensemble de la gamme est recommendable et vous pouvez y commander les yeux fermés, à condition de m’en laisser un peu.

Ward & Associés

Je connaissais Ward & Associés pour leur beau portfolio de vins allemands, j’étais donc plutôt heureux de voir trôner à leur stand un (joli) magnum de riesling de chez Clemens Busch: un vin qui ne niaise pas pour aller du point a au point b, tendu au possible comme les grands rieslings allemands peuvent l’être. Pour environ 60$ le magnum, il s’agit d’un achat avisé pour encaver très (très) longtemps.

Viñedo Silvestre
Viñedo Silvestre (Source: Ward&Associés)

Le vin qui brillait à cette table provenait d’un vignoble particulier. Planté en 1945 sur une superficie de 300 hectares, ce vignoble gouvernmental visant l’étude du carignan au Chili a été abandonné en 1960 et 4 hectares sont tombés dans l’oubli alors que le reste était reconverti pour l’industrie forestière, plus payante. Aujourd’hui, les vignes poussent au-travers des buissons, à l’état sauvage. Au-delà de l’aspect bucolique de la chose, le Viñedo Silvestre de Villalobos est vachement bon. On est en présence d’un carignan floral et aérien, qui assume totalement le terroir solaire dans lequel il est planté.