Vernaccia di San Gimignano – Poderi del Paradiso 2008

Le Vernaccia di San Gimignano est un vin assez méconnu au Québec (la SAQ n’en commercialise qu’un seul), mais il est tout autrement en Italie, particulièrement en Toscane. Il s’agit de la permière appellation visée par les DOC en Italie, lors de leur établissement en 1966.

Après en avoir bu plusieurs cet été, j’ai décidé de faire connaître ce vin aux collègues chez Creaform en important une caisse du Vernaccia Poderi del Paradiso 2008, disponible en importation privée chez Le Maître de Chai. Surtout que l’été tirait à sa fin, ce vin conviendrait parfaitement aux dernières occasions de prendre l’apéro sur la terrasse.

L’Azienda, fondée en 1970, a grandi récemment jusqu’à une production actuelle de 150 000 bouteilles, provenant de près de 30 hectares de vignes. Le Vernaccia ici dégusté s’est vu attribué une note de 1 bichierre (1 verre sur 3) dans l’édition 2009 de Gambero Rosso.

Poderi del Paradiso
Poderi del Paradiso

Au premier abord, ce qui frappe dans le Vernaccia (de manière générale, et dans celui-ci en particulier) est sa vive acidité. On y dénote des notes de pommes, mais il paraît plutôt simple à prime abord. Toutefois, avec un peu de temps, le vin se réchauffe et devient plus intéressant. On y découvre tour à tour des notes d’agrumes, un peu plus de pommes vertes, des fleurs puis finalement une touche de miel.

Fort probablement servi trop froid, le Vernaccia a gagné en complexité en se réchauffant et son acidité un peu trop vive s’est calmé à un niveau raisonnable. Note: j’aime bien avoir une bonne acidité dans mes vins blancs, mais il ne faut pas que ça masque le reste par contre…!

Vernaccia di San Gimignano - Poderi del Paradiso 2008
Vernaccia di San Gimignano – Poderi del Paradiso 2008

Il y a donc une raison pourquoi ce vin est souvent servi à l’apéro en Italie: il est tout à fait rafraîchissant lors de chaudes soirées d’été. Par contre, au Québec au début de l’automne, il convient mieux de le servir un peu plus chaud afin de pouvoir mieux l’apprécier.

Pour près de 22$ (en incluant les frais d’agence, le prix affiché sur le web est avant ces frais), je ne pense pas qu’il s’agisse d’un bon rapport qualité-prix. Par contre, il semblerait que c’est ce qui est nécessaire afin de déguster ce Vernaccia peu usité au Québec.

[rating:1.5/5] – IP via Le Maître de Chai – 22,00$

 

Un vin ukrainien – Muscat Massandra 2004

(19 novembre: Bonjour! Si vous voulez continuer à voyager à travers les vins du monde, n’hésitez pas à faire un tour sur la page principale ou abonnez-vous avec les icônes à votre droite! Merci! Julien)

J’aime bien expérimenter avec des vins provenant de vignobles non traditionnels. Lorsque j’ai eu la chance d’animer les Vendredis du vin, mon thème portait sur les vins provenant de pays en dehors du top 10 des producteurs mondiaux. Une invitation au voyage que j’aime renouveler régulièrement.

Ainsi, au début de l’année, je suis tombé un peu par hasard à TV5 sur le reportage Chasseur de Crus (qu’on peut heureusement revoir entièrement en ligne), dans le cadre de l’émission Envoyé Spécial. On y suit un importateur de grands vins de marchés moins connus pour le compte de grands clients parisiens, Claude Gilois, de l’agence Vins du Monde.

Au milieu du reportage, on parle du domaine de Massandra, situé près de Yalta, en Ukraine. Le domaine semble magnifique, et l’histoire qui l’accompagne tout autant. Fondé à la fin du 19e siècle afin de fournir des vins pour la cour du Tsar à son palais d’été près de Yalta. On y fait des vins à base de tokay, pinot gris et de muscat.

Domaine Massandra - Yalta
Domaine Massandra – Yalta

Lors de la révolution russe de 1917, puis lors de l’arrivée des troupes de Staline dans la région, l’avenir de la cave était incertain. Toutefois, la légende dit qu’après dégustation des vins de la région, Staline a décidé de conserver le vignoble et de faire transférer tous les vins des palais des Tsars dans les tunnels de la cave. On y retrouve des vieux vins de Massandra, mais aussi des cuvées anciennes venant de France et d’ailleurs en Europe. Lors de la seconde guerre mondiale, la collection de vins a été dispersée afin de la préserver du pillage des troupes allemandes. C’est ainsi que la cave est maintenant une des réserves les plus importantes de vin ancien au monde.

Ainsi, peu après le visionnement du reportage, j’ai essayé de trouver un moyen de me procurer un de ces vins afin d’en faire l’essai. Les vins de Massandra sont importés au Canada par United Stars, une agence d’importation qui semble spécialisée dans les pays de l’ancien bloc de l’Est. Ils importent des vins de la Moldavie, de l’Ukraine, de la Géorgie, etc. Pas tout à fait des vignobles traditionnels…! Un coup de chance a fait qu’un arrivage Vintages à la LCBO comportait deux vins de Massandra, un muscat et un vin de dessert rouge.

Le Muscat Massandra 2004 se présente dans le verre avec une couleur ambrée très soutenue. Au nez, j’ai trouvé que les notes dominantes étaient l’abricot séché, l’écorce d’orange avec un peu de figues séchés. On y sent un peu l’alcool ayant servi à la fortification du vin, mais sans qu’il prenne trop de place et qu’il y soit dérangeant. En bouche, le vin est consistant avec le nez, les notes de fruits séchés étant toujours présents. Bien qu’il ait été dégusté seul à la fin d’un repas, il aurait fait sensation avec un plateau de noix et de fromages bleus.

Je renouvellerais donc l’expérience sans hésiter, afin de bien ouvrir notre palais à des nouvelles saveurs. Dommage que le vin ne soit pas distribué au Québec…

[rating:2.5/5] – Code LCBO: VINTAGES 73155 – 15,95$

Copain Wines – Tous Ensemble Pinot Noir 2007

Copain - Tous Ensemble Pinot Noir 2007
Copain - Tous Ensemble Pinot Noir 2007
Lors de notre souper à l’Utopie au mois de mars dernier, nous avons dégusté une magnifique syrah, L’Hiver de Copain Wines. De retour à la maison, un petit message sur Twitter m’a mis en contact avec les gens du vignoble. Puisque leurs vins ne sont disponibles qu’en importation privée au Québec via Le Maître de Chai et ne sont pas vraiment distribués en Floride où ma copine allait en congrès, ils même offert de couvrir les frais de shipping entre le vignoble et le centre des congrès à Orlando.

Thanks to @copain to go the extra mile so I can enjoy tremendous wine…!

Nous avons ainsi ouvert le Pinot Noir Tous Ensemble 2007 afin de partager avec une amie, autour d’un poulet laqué au miel et à l’anis étoilé, qui était par ailleurs, excellent.

Au premier abord, nous sommes hors de tout doute raisonnable en présence de pinot noir. La robe est translucide comme on pourrait s’attendre d’un pinot, avec une belle couleur rubis éclantante. Au nez, on a principalement des notes de cerises comme on pourrait s’attendre, mais plutôt sur les cerises un peu cuites (à la limite du kirsch) que sur le fruit fraîchement sorti de l’arbre. Avec le temps, on y trouve des couches de complexité sous forme de fleurs et de… raisins! En bouche, les tannins sont fins, l’acidité est assez importante pour couper dans le miel qui enrobe le poulet et est clairement construit tout en légèreté et en finesse.

On a ouvert la bouteille un peu avant le souper. Le vin y était alors très bon, mais il a vraiment pris tout son sens en l’accompagnant du repas. Ce n’est pas uniquement un “vin de bouffe” mais plutôt un vin qui offre toutes sortes de belles surprises lorsque servie avec le repas.

En ce sens, je vous recommande fortement la lecture de A Rebellion in Californian Pinot Noir, par Éric Asimov dans le New York Times. Il s’agit d’un bon portrait de ces petits producteurs californiens de pinot qui vont un peu à contre-courant du style typique que l’on retrouve souvent dans cette région.

[rating:4/5] – IP via Le Maître de Chai – 38,35$

Une fin de semaine en Syrah

La fin de semaine dernière, trois occasions différentes nous ont toutes poussées vers trois syrah, un cépage capable du meilleur comme du pire.

Le vendredi soir, nous sommes allé souper au restaurant l’Utopie en guise de cadeau de Noël. L’amateur de vin y sera comblé: la carte des vins est étendue et diversifiée et l’équipe en cuisine aime donner dans l’originalité. Ça donne le menu bouteille, une sélection de plats s’articulant autour d’une thématique vinicole choisie par le sommelier. En mars 2009, le thème était la Syrah.

Syrah LHiver - Copain Wines
Syrah L'Hiver - Copain Wines
Ainsi, pour accompagner l’anguille fumée (et les gnocchis à la cannelle…!), le flanc de porc braisé (assez décadent) et le filet de boeuf nous étant proposés ce mois-ci, nous avons opté pour la Syrah L’Hiver 2006 de la maison californienne Copain Wines. C’est avec une véritable passion que le sommelier nous a convaincu d’opter pour ce cru californien, malgré mon appréhension pour les vins “trop Nouveau Monde”. Et il ne s’est pas trompé.

Fort sur le fruit, mais sans être une bombe caricaturale, ce que je retiens surtout de ce vin est le bouquet exhubérant. Des notes très présentes de violettes, le tout rehaussé d’un peu d’épices (poivre). En bouche, le vin allie douceur et matière avec un équilibre exemplaire. C’est velouté et complexe à la fois. Un grand coup de coeur.

[rating:4.5/5] Importation privée via Le Maître de Chai – 26,40$

À la suite de ce beau souper, nous avons entamé quelques bouteilles provenant de l’arrivage Cellier de mars 2009. Comme par hasard, le thème de cet arrivage est l’Italie, les vins agrobiologiques et… la Syrah!

Ainsi, nous avons ouvert un Petite Sirah Red Truck California 2006.

Bien que la Petite Sirah et la Syrah ne soit que des cousins et que ce vin fait plutôt partie de la partie agrobiologique de l’arrivage, je me permets de l’inclure sans ménagement… On y retrouve des caractéristiques de la syrah, à savoir des belles notes épicées et des fruits murs. Toutefois, on est clairement dans le nouveau monde avec ce vin… J’aime bien quand même, c’est bien fait et le rapport qualité-prix est bon.

[rating:2.5/5] Code SAQ: 10985966 – 16,50$

Finalement, on a terminé la fin de semaine avec une Syrah sicilienne de la maison Cusumano, aussi disponible dans l’arrivage Cellier de mars 2009. N’ayant pas la classe du premier et la joie contenue dans le second, il m’a un peu laissé sur ma soif. Le nez était très discret et en bouche, c’était agréable, mais rien de terriblement distinctif. Il a peut-être souffert de la comparaison avec les autres syrah de la fin de semaine, mais il m’a semblé manquer un petit quelque chose pour en faire un vin mémorable. Pas mauvais, sans plus.

[rating:1.5/5] Code SAQ: 10960777 – 14,85$