Calendrier de l’avent – Scala Dei Priorat 1975

Mon calendrier de l’Avent m’offre l’occasion de revenir sur mon année vinicole, tout au long du mois de décembre. Les vins qui m’ont fait vibrer, tout au long de l’année.

Avoir la chance de déguster un petit morceau de l’histoire d’une région est un réel privilège. J’ai eu cette chance immense lors de mon voyage au Priorat au mois de mai dernier, lors d’un souper avec Ricard Rofés, vigneron chez Cellers ScalaDei, la branche vinicole du monastère au centre de cette petite région catalane.

Ricard Rofés et le Scala Dei 1975
Ricard Rofés et le Scala Dei 1975

En 1975, il n’y avait pas grand-chose au Priorat, la région s’est vidée de ses habitants au profit des grandes villes au cours des décennies précédentes et les vignobles ayant survécu au phylloxera de la fin du XIXe siècle servent à rajouter du punch dans les vins des régions moins ensoleillées… Celler ScalaDei en était à sa deuxième année d’existence (moderne), premier signal de la renaissance de la région avant le gros boum de 1989 – année où est arrivée notamment le Clos Dofí d Alvaro Palacios, Clos Mogador de René Barbier, Clos Martinet, Clos Erasmus et Clos de l’Obac, attirés dans la région notamment par les vins de Scala Dei.

Au niveau vinicole, même M. Rofés affirmait qu’on était tombé sur une bouteille en bonne forme, j’ai préféré les vins du Priorat un peu plus jeunes, alors qu’ils jouent l’équilibriste entre la puissance apportée par l’ensoleillement intense de la région et la profondeur et la finesse apportés par les vieilles vignes plantées sur les abruptes pentes schisteuses.

Ceci dit, déguster un pan de l’histoire de la région qu’on est en train de visiter en compagnie des vignerons qui en ont maintenant la garde, c’est difficile à battre.

Calendrier de l’avent – Hatzidakis Assyrtiko Santorini

Mon calendrier de l’Avent m’offre l’occasion de revenir sur mon année vinicole, tout au long du mois de décembre. Les vins qui m’ont fait vibrer, tout au long de l’année.

La planète vin cette année a perdu un gros morceau en Haridimos Hatzidakis, un magicien nous provenant de Santorini, au centre de la mer Égée. Je n’ai pas eu la chance de croiser le personnage lors de ses visites au Québec, mais le portrait qu’en fait son importateur et ami Theo Diamantis d’Oenopole est touchant. Allez le lire, ça vaut la peine, c’est ici: https://oenopole.ca/boire-vrai/article/under-the-influence-september/

En jeunesse, c’est un vin qui possède une tension et une vivacité hors du commun. Les vignes, élevées en panier sur un sol volcanique particulièrement pauvre à un jet de pierre de l’océan, semblent puiser leur énergie de l’océan et du vent omniprésent. Les notes de citron sont bien mises de l’avant, mais l’ensemble est surtout dominé par une intense minéralité, presque saline. Sec sec sec, on a l’impression d’être sur place et de prendre une bonne mordée de rocher volcanique. Rares sont les vins où ce caractère est aussi présent. Il reste présentement 6 bouteilles du 2016 sur le site de la SAQ, probablement toutes des erreurs d’inventaire, mais ça vaut la peine d’essayer.

Vignes d'assyrtiko à Santorini (Photo: http://www.greece-is.com/)
Vignes d’assyrtiko à Santorini (Photo: http://www.greece-is.com/)

Là où l’Assyrtiko de Hatzidakis devient magique, c’est après quelques années de garde. Un 2012 ouvert cet été a montré tout un côté texturé et des notes mielleuses qui était difficilement discernables en jeunesse. Le vin a gagné en texture, en richesse et en longueur. Qu’est-ce que j’ai mangé ce soir-là? Je ne m’en souviens plus, mais je peux affirmer sans aucun doute que la star de la table était cette bouteille de vin grec, vinifié dans le fond d’un caveau fermé par un rideau de douche.

Calendrier de l’avent – Château Le Puy 2012

Mon calendrier de l’Avent m’offre l’occasion de revenir sur mon année vinicole, tout au long du mois de décembre. Les vins qui m’ont fait vibrer, tout au long de l’année.

Je ne bois pas beaucoup de Bordeaux. Je ne saurais dire vraiment pourquoi, mais ses vins ne m’attirent pas particulièrement. Ceci dit, le Château Le Puy fait régulièrement une apparition dans ma cave.

Il réussit à cocher pas mal de cases dans la checklist de la bonne conscience. Propriété familiale depuis 1610, vignoble conduit en biodynamie, vin non filtré, sulfité qu’au minimum à la mise en bouteille et transparent au point de rendre disponible sur leur site web leurs analyses de laboratoire.

Château Le Puy (Photo: SAQ.com)
Château Le Puy (Photo: SAQ.com)

Dans le verre, c’est vibrant et sérieux et approchable en jeunesse mais aussi qui montre pas mal de potentiel de garde. Un Bordeaux comme il se doit, pour bien résumer. Avec un orgetto au canard confit avec un petit peu de foie gras poêlé, on ne peut pas dire que la soirée était triste. Mon go-to-Bordeaux, au prix encore somme toute raisonnable pour la qualité du vin.

Calendrier de l’avent – Champagne Lanson Rosé

Mon calendrier de l’Avent m’offre l’occasion de revenir sur mon année vinicole, tout au long du mois de décembre. Les vins qui m’ont fait vibrer, tout au long de l’année. 

J’ai croisé le chemin du champagne Lanson rosé à deux reprises pendant l’année, avec autant de satisfaction à chaque fois.

Dans un premier temps, lors d’un 5@7 organisé par leur importateur, Mark Anthony, on a pu découvrir leur gamme complète et en apprendre plus sur ce domaine historique, fondé un peu avant la Révolution Française… Un des caractères distinctifs du style de la maison est qu’aucun des vins ne fait la fermentation malolactique, afin de leur assurer une vivacité et une attaque franche. Avec la pieuvre (qui suivait le plateau d’huîtres ci-dessous, je sais, la vie est difficile), l’accord était particulièrement bon.

Puis, j’ai participé avec Karyne Duplessis-Piché de La Presse, à un banc d’essai de mousseux, par un pluvieux dimanche après-midi d’octobre. Dans la vague des champagnes rosés, je lui ai mis le Lanson au tout début, en pensant que sa présence en bouche ouvrirait bien la vague. Commentaire à chaud: “Oh boy! Ça commence fort!”.

Oui, il s’agit d’un champagne à 65$, ce qui en soi n’est pas donné, mais il a été parmi mon top 3 de la vague, avec le Fleury Rosé de Saignée et le Crémant de Bordeaux Jaillance. Ceci dit, si vous êtes à la recherche d’un champagne qui allie à la fois le profil aromatique d’un rosé avec un petit kick en extra en bouche, le Lanson sera définitivement un bon choix.

Calendrier de l’avent – Clos des vignes du Maynes Cuvée 910 2013

Mon calendrier de l’Avent m’offre l’occasion de revenir sur mon année vinicole, tout au long du mois de décembre. Les vins qui m’ont fait vibrer, tout au long de l’année. 

Cette bouteille est m’est chère pour deux raisons. Premièrement, elle fut achetée lors d’une magnifique fin de semaine à New York avec un couple de bons amis, chez Chamber St. Wines, qui vaut à lui seul le déplacement vers Manhattan si vous trippez le moindrement sur le vin. Servi par un conseiller hors-pair, qui a pris le temps de jaser, de connaître mes goûts, mon budget et mes besoins, il a fini par me recommander cette cuvée bourguignonne élaborée de manière unique.

En effet, Julien Guillot cultive et vinifie le Clos des vignes du Maynes, planté en vignes autour des années 900 et vinifiées pour la première fois par l’abbaye de Cluny en 910. Il s’agit d’un assemblage en coplantation (un field blend, en bon français) de pinot noir, gamay et chardonnay. Propriété de la famille depuis 1954, le Clos a toujours été cultivé en agriculture biologique (ou biodynamique, maintenant) et n’a jamais vu de pesticides ou d’herbicides. Vinifié essentiellement comme à l’époque, foulé aux pieds, embouteillé au printemps suivant, sans aucune addition de sulfites.

Servi à l’aveugle lors d’une dégustation des Vinsignifiants, il a ouvert la soirée d’une magistrale façon. Sa couleur pâle en a mystifiée plus d’un, mais le nez nous a tous charmé, vibrant de petits fruits et tellement complexe. En bouche, c’était à la fois vivant et délicat. Un grand vin que je suis heureux d’avoir partagé avec des amis qui me sont chers.

Il est disponible au Québec en importation privée via Ward et Associés pour un peu plus d’une cinquantaine de dollars, payé environ 30$ à New York à l’époque où le taux de change nous était plus favorable…