Pendant ce temps… II

Avertissement de neige pour: Québec
Emis a 11H15 HNE LE DIMANCHE 16 DECEMBRE 2007

ON ATTEND DES QUANTITES DE NEIGE ENTRE 15 ET 50 CM SUR LA MAJORITE DES REGIONS DE LA PROVINCE.
LES VENTS DU NORD-EST SOUFFLERONT JUSQU’A 100 KM/H ET ATTEINDRONT 120 KM/H PRES DU DETROIT DE BELLE-ISLE LUNDI.
LES VENTS FORTS COMBINES A LA NEIGE REDUIRONT LA VISIBILITE A PRESQUE NULLE SUR CES REGIONS.

LE CENTRE DE LA TEMPETE HIVERNALE SE TROUVE SUR L ETAT DE NEW-YORK CET APRES-MIDI. ELLE CONTINUE SA ROUTE VERS LE NORD-EST TOUT EN S’INTENSIFIANT. ELLE ATTEINDRA SUR LE NORD DU NOUVEAU-BRUNSWICK LUNDI MATIN. LA NEIGE SE PROPAGE VERS L’EST ET TOUCHERA LA GASPESIE EN FIN DE JOURNEE ET L’EXTREME EST DU QUEBEC CETTE NUIT. LE TOUT SERA ACCOMPAGNE DE VENTS FORTS A VIOLENTS DU NORD-EST QUI CAUSERONT DE LA POUDRERIE GENERALISEE. LES CONDITIONS S’AMELIORERONT GRADUELLEMENT D’OUEST EN EST LUNDI.

Yay! Québec! 🙂

Première neige

Bonjour à tous. Samedi, il est tombé… 5 centimètres de neige sur Perugia. La vieille ville s’est couverte d’un manteau pour quelques heures. Aujourd’hui, tout s’est transformé en eau dans les rues. Seules les montages restent blanches. Pour ma colocataire, Kylie, c’était une première expérience d’une bordée de neige. C’était émouvant de la voir s’émerveiller des flocons.

Sinon, il n’y a rien à signaler. Samedi, la paresse l’emporta sur l’art: je suis restée à la maison plutôt que de me rendre à Rome. Lorsque le cadran a sonné à 6:30, l’appel du lit a été plus fort que tout. J’en ai profité pour dormir et avancer ma lecture d’Anna Karénine (j’adore Tolstoi et ma lecture va bon train).

En après-midi, nous avons fait une séance de lèche-vitrine et nous avons profité de l’occasion pour trouver une tuque à Kylie (pas évident de trouver une tuque à Perugia, même lorsqu’il neige!). Tout près de place d’Italie, nous sommes tombées sur le marché de Noël. Sous des tentes chauffées, il y avait des artisans qui vendaient pain, fromages, charcuteries et pâtisseries à profusion. J’en ai profité pour goûter des produits à base de truffes, une des spécialités de la région. J’ai eu une charmante discussion avec une dame qui voulait me vendre un kilo de fromage à la truffe (qui était excellent soit dit en passant, mais à moi seule, je ne pouvais venir à bout d’autant). Finalement, après négociation, nous avons trouvé un terrain d’entente et je suis repartie avec un (plus) petit bout de fromage.

Grâce à mon séjour, mon italien s’est grandement amélioré et je peux avoir des discussions avec les gens que je rencontre. D’ailleurs, samedi, je suis sortie avec Kylie et Cesar (un Argentin de mon groupe) dans un pub. Nous y avons rencontré deux Italiens avec qui nous avons discuté. J’ai appris que le dialecte sicilien contenait des mots français, un héritage de la domination des Bourbon. Par exemple, en sicilien, vous pouvez utiliser le mot raccourci sans problème. Par la suite, les garçons ont parlé de … calcio évidemment. En plus, il y avait une partie de soccer hier soir alors c’était un moment idéal pour aborder le sujet. Kylie et moi sommes parties un peu plus tôt et avons laissé les trois compères terminer leurs discussions très sérieuses sur un sport d’exception :).

Cette semaine, j’ai un horaire moins chargé. À cause des examens de fin de session des étudiants réguliers, certains cours sont annulés. Pour ceux qui s’inquiétaient de mon alimentation, la grève des camionneurs semble terminée et les légumes sont de nouveau de retour à l’épicerie. Youhou!

Par contre, on annonce une grève potientelle d’Air Italia (si j’ai bien compris, à cause de la – potentielle- transaction de vente de l’entreprise à Air France) qui pourrait avoir un impact sur tout le transport aérien en Italie la fin de semaine prochaine!!! J’espère que je n’aurais pas de problème à l’aéroport samedi prochain. Que voulez-vous, il faut bien qu’on trouve moyen de mettre un peu de piquant dans mon voyage. Et il semble que cette année, on se soit donné le mot pour que je vive le plus de grèves possibles en 3 semaines. C’est une course contre la montre 😉

Je pense à vous et j’espère bien cette semaine pouvoir écrire à chacun de vous un petit mot personnel pour Noël.

Geneviève

La belle-soeur de Cendrillon

Moi qui pensais que seul mon nom de famille se prêtait à des plaisanteries et bien non: mon prénom également. Mardi, coup sur coup, deux professeurs m’ont fait remarqué que je porte le même prénom qu’une des méchantes belles-soeurs de Cendrillon! Si on essait de faire une ”traduction” de sens de l’italien au français, mon nom donne ”Javotte Shampoing”. Charmant, n’est-ce pas 🙂

La semaine a débuté calmement. J’assiste à mes cours. Je flâne un peu dans les rues de la ville. Mercredi, je suis allée au cinéma. Il y a un événement pour célébrer le 200e anniversaire de la naissance de Garibaldi (consulter votre dictionnaire pour connaître le personnage si vous n’êtes pas ferrés en histoire) et un des cinémas de la ville présentait gratuitement des films portant sur la période historique du Risorgimento. Je suis suis allée voir Senso, un film de 1952 de Visconti, un film d’époque comme on n’en fait plus (ou si peu), avec une fin dramatique à souhait. Il faut dire que Visconti était un maniaque du détail. Dans ses films, tout doit se rapprocher de la réalité. Et quand on se penche sur l’aristocratie du XIXe siècle, ça peut coûter cher. D’ailleurs, pour un autre de ses films, Le léopard (avec Burt Lancaster, Claudia Cardinale et Alain Delon), il a mis la maison de production en faillite! Heureusement, à plus long terme, le succès du film a permis plus tard de renflouer les coffres de la compagnie (et de rembourser les créanciers). Cette promenade jusqu’au cinéma m’a permis de découvrir un nouveau coin de la ville moins achalandé que le centre historique. Grâce au même événement, j’ai rencontré l’arrière petite-fille de Garibaldi, qui est venue donner une conférence à l’Université.

Un autre événement cette semaine me fait sentir que je suis en Italie. Il y a de nouveau une grève, mais des camionneurs cette fois-ci. La grève dure déjà depuis 4 jours. Les supermarchés ont de la difficulté à s’approvisionner en fruits et légumes et l’essence est plus rare (les stations-services sont approvisionnées par des camions-citernes…). Comme je n’ai pas de voitures et que j’ai trouvé une petite fruiterie à côté de la maison, je ne suis pas trop affectée par la situation, mais disons que ça ajoute un peu de piquant à la vie de tous les jours et que ça alimente les sujets de conversation de la ville.

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Jeudi, je suis finalement allée dans une enoteca avec 4 autres étudiants de l’université. Nous avons goûté un Rosso di Montefalco (un vin de la région) avec une assiette de charcuteries. Puis, nous avons joué à la tombola, qui est, si j’ai bien compris, l’équivalent du bingo en Italie. À chaque numéro correspond une signification (ex: le 9, la passion). On s’est bien amusé. Je suis rentrée tout de même assez tôt avec Kylie, car j’avais une leçon ce matin à 9:00.

Finalement, j’ai décidé d’aller faire un petit tour à Rome, mais seulement une journée. Cet aller-retour me permettra d’aller visiter la Gallerie Borghese, un musée que je n’avais pu explorer l’année passé avec Julien, car il faut réserver ses billets longtemps à l’avance.

Dimanche, ce sera jour de repos (et de lavage!). De toute manière, tout est fermé le dimanche. À l’exception de quelques boutiques. Je vais en profiter pour dormir, lire et étudier.

Je vous donne des nouvelles autour de lundi prochain

Deux jours à Bologne

Reprenons où nous nous somme laissés vendredi en après-midi. Mon plan initial était de visiter une enoteca le vendredi soir avant de me rendre à Bologne. Le hasard en a voulu autrement. À mon retour du café Internet, ma colocataire polonaire m’a invitée avec Kylie à une rencontre avec des étudiants de Perugia, au même café Internet où je vous écris chaque semaine. Je me suis changée et je suis retournée au Coffee Break. Il y avait une dizaine d’étudiants de nationalités différentes, incluant des Italiens. La plupart des étudiants étrangers présents étaient à Perugia dans le cadre d’un échange Erasmus (et non pas inscrits à un école de langues). J’ai rencontré tout plein de futur dentistes! Il y avait aussi 2 ou 3 Italiens qui étudient les relations internationales et qui profitent de ces rencontres pour perfectionner leur anglais.

Je suis restée jusqu’à 9:00. Nous devions payer nos consommations, mais le café offrait un petit buffet aux étudiants, une aubaine pour certains.:) Ensuite, je suis rentrée tranquillement à la maison, car je devais préparer mon sac de voyage. Kylie et Majka sont restée plus longtemps et par la suite, elles ont migré vers une discothèque. Elles sont revenues à 5:00 AM! J’ai passé l’âge pour ce type de divertissement 😉 Il faut dire que de mon côté, je me suis levée à 5:40 pour prendre le premier (et unique) train direct pour Bologne. Lors de mon réveil, il y avait un orage terrible à l’extérieur, ce qui m’a fait pensé d’ajouter le parapluie à mes valises. Autant le Québec est enseveli sous la neige, autant l’Ombrie l’est sous la pluie en décembre.

Après un voyage de 3 heures, je suis arrivée à Bologne à 9:30 le matin. Melissa m’attendait à la gare. Quelle joie de la voir après (déjà) trois ans! Le temps passe tellement vite. Mais en même, nous avons discuté comme si nous nous étions croisées la veille. J’adore ce genre de rencontres.

Après avoir enseigné pendant deux ans l’anglais au Japon, Melissa est de retour aux études depuis septembre. Elle est inscrite à la John Hopkins University. Il se trouve que cette institution a un campus auxiliaire à Bologne. Les étudiants en relations internationales doivent y passer une année. Pour résumer, Melissa étudie dans une université américaine en Italie et y apprend… le français! Oui, oui, le français, vous avez bien lu. Elle a donc profité de mon séjour pour se pratiquer et se faire l’oreille à l’accent québécois.Toute la journée, nous nous sommes promenée dans les rue de Bologne. J’ai adoré cet endroit. Non qu’il y ait beaucoup d’attractions touristiques et de grands musées, mais l’atmosphère qui se dégage de la ville m’a séduite. En Ombrie, je me situe tout au centre de l’Italie. À Bologne, j’ai senti que j’avais traversé une frontière et que je me trouvais désormais dans le nord du pays. Cela se reflète dans les habitudes de travail des gens, le style vestimentaire, l’architecture et la cuisine. On se rapproche de l’élégance de Milan. Je ne parle pas seulement de l’habillement, mais également de tous les petits détails. Par exemple, pour Noël, les rues sont savamment décorées. Les commerçants élaborent de belles vitrines qui donnent le goût de s’attarder pour les observer.

Une fameuse fontaine de Bologne

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Lorsqu’on entre dans une pâtisserie, c’est un feu d’artifices pour tous les sens. J’ai visité la boutique d’un artisan chocolatier. Tout était en bois, avec de long comptoirs cirés, usés par le temps et des générations de clients. Si vous aviez vu la beauté des pièces montée en chocolat (avec de la crème de noisette et des fruits séchés), c’est extraordinaire! Par contre, le prix l’est tout autant. Pour 145 euros la pièce montée (pour environ 8 personnes), je pense que je vais me contenter d’observer. 🙂

Tandis que le centre-ville de Perugia me fait penser à un ancienne forteresse médiévale, Bologne me rappelle la Renaissance. Tout partout, il y a de grands édifices élégants et colorés de rouge. Les longues avenues sont bordées d’arcades qui sont d’ailleurs très utiles pour se protéger de la pluie. À Perugia, on sent plutôt la pierre brute. Les rues sont petites et sinueuses. Au centre de la grande place, le grand palais communal et une fontaine blanche .

Cette longue promenade nous a donné faim. Pour le souper, nous avons décidé de tester des produits locaux. Pour ce faire, sur le chemin de la maison, nous nous sommes arrêtées dans une salumeria, un endroit spécialisé dans la production de charcuterie. Le monsieur de la boutique était tellement content de nous faire décrouvrir les produits de sa région. Ils nous a préparé un petit paquet spécial dégustation avec différentes charcuteries: du prosciutto évidemment, mais aussi du salami, de la colpa di testa (je ne suis pas sûre de l’orthographe de celui-ci) et de la mortadelle (de la jeune et de la vieillie), qui, soit dit en passant, a un goût fort différent de celle que l’on trouve au Québec! Nous avons ajouté à cela 100 grammes de tortellini maison. On m’a expliqué que la manière de les faire cuire. Il faut les ajouter dans un bouillon (de viande ou légumes) au point d’ébullition. Lorsque les pâtes remontes, on doit fermer le feu et les laisser dans le bouillon 5 minutes, et le tour est joué. J’ai créé un émoi lorsque j’ai demandé si je pouvais mettre de la tomate sur les tortellini frais. ”Au grand jamais!!!”, m’a-t-on répondu. Ouf, j’ai failli commettre un crime culinaire.

Repas à Bologne

Comme j’ai pris une photo de notre repas avant que nous ne mettions à table, vous pouvez maintenant l’admirer. Pour se donner bonne conscience, nous avons ajouté un peu de verdure à cette riche alimentation grâce à un bol de salade. Ça aide à la digestion 😉 Et pour conlure le repas, j’ai testé un autre produit régional: le lambrusco. Le lambrusco est un vin rouge… pétillant. Je ne vous le conseille pas en remplacement du champagne, mais le résultat était harmonieux avec la charcuterie.

Lambrusco

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons terminé la fin de semaine avec une virée shopping $$$. Comparativement à Perugia, tous les commerces étaients ouverts le dimanche. L’Émilie-Romagne, mais surtout les Marches, une région limitrophe, sont de grands producteurs de vêtements et de chaussure. Ces sont encore de grand centres textiles en Europe. Vous pouvez imaginer l’abondance dans les vitrines. Et tout est tellemet beau. Je n’ai pu résister… et je suis repartie avec une paire de chaussures (et oui, une autre). Mais vous verrez, vous ne pourrez résister vous aussi lorsque vous les verrez (je vous promets une photo sous peu). Et en plus, elles sont tellement confortables! Elle sont faire encore de manière artisanales. La boutique où je les ai achetées m’a remis un petit feuillet explicatif sur le mode de production des chaussures. C’est un processus très complexe et délicat.

En Italie, il y tout plein de petits négociants de chaussure. À tous les coins de rues, il y en a un. Celui où je suis arrêté existe depuis 1870. Et c’est la troisième génération de la même famille qui fait toujours rouler le commerce. Je suis très contente de pouvoir parler Italien. Grâce à ma compréhension, les gens que je rencontre me racontent toute sorte d’histoires passionnantes. Comme ce ne sont pas tous les Italiens qui ont une bonne maîtrise de l’anglais, mes conversations seraient beaucoup moins élaborées si je devais utiliser la langue de Shakespeare.

Juste avant de prendre le train de retour, j’ai croisé Marlène, une autre ancienne étudiante de Maastricht. Il se trouve qu’elle avait pris 4 jours de congé (elle travaille à Paris) pour visiter une amie à Milan et qu’elle en a profité pour voir Melissa du même coup. Trois ans sans se voir et voilà que nous nous croisons seulement 30 minutes! Quelle coincidence. J’espère avoir l’occasion de la revoir, et un peu plus longuement la prochaine fois. La vie est drôlement faite.

Bologna

Voilà ce qui clôture ma fin de semaine. Trois heures de train et j’étais de nouveau à Perugia. La semaine va passer tranquillement, entre les leçons et l’études. S’il se décide à faire beau, je vais enfin pouvoir me promener au centre-ville. Vendredi ou samedi prochain, j’aimerais essayer un restaurant de spécialités ombriennes. Je pensais me rendre à Rome la fin de semaine prochaine, mais je ne suis plus sûre de vouloir y aller. Disons que j’aimerais bien pouvoir dormir un peu plus (je commence les cours à 8:00 le matin et ce samedi, je me suis tout de même levée à 5:40 pour prendre le train). Aussi, il me reste encore beaucoup d’endroits à visiter ici. Et après l’achat d’une belle paire de chaussures, le fait de rester ici le week-end prochain ne ferait pas de mal à mon budget 🙂 Comme j’ai déjà visité Rome l’an passé avec Julien, cela me dérange moins d’annuler le voyage.

Je vous donnerai probablement des nouvelles vendredi prochain. D’ici là, passez une bonne semaine.