12 bons choix à la SAQ Dépôt

Les succursales SAQ Dépôt ont le vent dans les voiles, en attirant les consommateurs avec un rabais de 15% lors de l’achat de 12 produits ou plus. Karyne Duplessis-Piché nous apprenait au printemps que pour l’année fiscale 2015-2016, les 5 succursales ayant le plus grand volume de ventes étaient toutes sous la bannière Dépôt, loin devant toutes les autres.

SAQ Dépôt (Photo: Etalex.ca)
SAQ Dépôt (Photo: Etalex.ca)

Le rabais offert est de 15% lors de l’achat de 12 bouteilles et est dégressif selon le nombre de bouteilles acheté. On note qu’une canette de bière compte aussi pour une bouteille, ce qui est utile pour compléter une caisse et atteindre le rabais de 15%.

Le service conseil toutefois est plutôt limité et comme sur les tablettes se côtoient sans distinction des produits ordinaires et génériques, du Ménage à Trois et autres Apothic Red de ce monde et des produits tout à fait recommendables, voici une douzaine de vins triés sur le volet, disponibles soit à la SAQ Dépôt de Québec ou de Montréal.

Rouge

  • 19 Crimes – Un bon assemblage grenache-syrah-mourvèdre pour terminer la saison du BBQ en beauté – 20,10$
  • Marchesi Alfieri La Tota 2014 – Ce barbera fera des miracles avec des pâtes avec une sauce tomate – 26,15$
  • Meia Encosta Dâo – Un classique dans les vins à petit prix qui fera le bonheur de tous pendant la semaine. – 11,95$
  • Coste delle Plaie 2012 – Un autre vin bien réussi de Podere Castorani, qui se bonifiera avec quelques années de cave, si vous êtes assez patients! – 23,45$
  • Château Gaillard 2012 – Un Bordeaux tout à fait classique et toujours bien fait, année après année. – 31,50$
  • Carpineto Dogajolo – Sangiovese et Cabernet Sauvignon s’allient ici pour donner un vin moderne qui ne renie pas ses origines italiennes – 17,85$
  • Pisse-Dru Beaujolais – Oui oui, du Pisse-Dru! Un joli fruité pas compliqué mais qui se boit tout seul, que j’avais bien aimé récemment. À servir à l’aveugle à ceux qui doutent! – 14,95$
  • Villa Antinori – Un classique parmi les classiques au répertoire italien, véritable amabassadeur de la Toscane. – 24,60$

Blanc

  • Podere Castorani Scià – Une aubaine dégustée récemment, qui rafraîchira les quelques soirées chaudes qu’il reste à l’été – 11,75$
  • Pascal Jolivet Attitude Sauvignon Blanc 2015 – Amateurs de sauvignon blanc frais et vifs, aromatiques sans tomber dans la caricature, voici votre champion. – 18.20$
  • Gentil Hugel – Assemblage des principaux cépages alsaciens, le Gentil permet d’avoir un bon aperçu de la qualité de chaque millésime dans la région et offre une belle introduction aux vins alsaciens. – 17,95$
  • Château Sainte-Marie Entre-Deux-Mers – Les blancs bordelais passent souvent sous le radar, mais leur combinaison d’agrumes et de fleurs est particulièrement agréable. – 17,95$

Un midi avec le Baron

Le Baron, c’est Francesco Ricasoli, le 32 baron de Brolio, de passage à Québec pour nous faire découvrir l’étendue du portfolio produit au Castello di Brolio, au coeur du Chianti Classico, à la frontière entre Siena et Florence.

Fort d’une tradition qui s’étend jusqu’au 12e siècle, la maison Ricasoli est intimement liée à l’histoire du Chianti. Le château est passé dans la famille en 1141 et depuis la propriété s’est étendue sur 1200 hectares, dot 230 sont plantés en vigne, ce qui en fait une des plus vieilles entreprises familiales au monde encore en activité!

Castello di Brolio, c’est plus qu’un château: c’est aussi une des pierres angulaires du Chianti. En effet le Baron Betttino Ricasoli qui a mis au point la formule du Chianti Classico en 1872, dans l’optique de faire compétition aux vins français de qualité. Le tout en prenant une part active dans le Risorgimento, servant comme le deuxième premier ministre de l’Italie unifiée.

Bettino Ricasoli
Bettino Ricasoli

C’est en 1993 que Francesco Ricasoli reprend le contrôle de la viticulture. Avant ça, c’était… compliqué. L’ensemble des 230 hectares a été replanté et c’est à partir de 2003-2004 que les changements apportés en cave sont arrivés à maturité. Beaucoup de travail a aussi été fait au niveau de la compréhension des terroirs différents qui composent le domaine, au point de produire maintenant deux cuvées parcellaires (Coledilà et Casalferro) sur les 7 ou 8 terroirs particuliers qui ont été identifiés.

Présents au Québec depuis 1959, les vins de Barone Ricasoli se sont taillés une place de choix sur les tablettes de la SAQ, plusieurs étant inscrits au répertoire régulier. Lors d’un dîner organisé par l’agence d’importation qui représente le domaine, on a pu avoir un bon aperçu de la gamme de vins disponibles au Québec.

La gamme en rouge de Castello di Brolio
La gamme en rouge de Castello di Brolio

Cuvée classique du domaine produite à la hauteur de 200 000 bouteilles par année, le Brolio est un beau vin de bouffe, principalement composée de Sangiovese (80%), avec un peu de merlot et de cabernet sauvignon. On aime son caractère classique et droit, sans pour autant verser du côté austère de la chose.

Pour souligner le 300e anniversaire de la désignation protégée Chianti, la maison a lancé le Brolio Bettino, en hommage à l’illustre aïeul qui veille sur le domaine. Ici, le vin est élaboré le plus près possible de la méthode originale développée par Bettino Ricasoli. Le Sangiovese prend une part plus importante dans l’assemblage, la maturation se fait en grandes foudres et le vin n’est pas filtré. Il se distingue du Brolio classique par son côté un peu plus rustique, mais on distingue clairement la parenté. Un vin plein d’énergie et qui en a beaucoup à donner. Disponible en importation privée pour environ 35$, il a été mon coup de coeur de la dégustation.

Un p'tit verre de 1927 avec ça?
Un p’tit verre de 1927 avec ça?

Les esprits de tous ont aussi été marqués par une bouteille de Brolio Rosso 1927 (oui oui, vous avez bien lu, 1927), qui a offert une grande expérience de dégustation. Cette bouteille marquait bien ses 89 ans, mais montrait encore un peu de fruits, même si ce n’était pas ce qu’on retrouvait à l’avant-plan. On pourrait la comparer à une grand-mère qui fait ses mots croisés à tous les jours et qui a gardé toutes ses facultés malgré son âge avancé. Pourquoi 1927? “C’était le vieux millésime dont il nous restait le plus au château!” a tout bonnement répondu M. Ricasoli lorsqu’on cherchait à savoir quelle importance prenait ce millésime dans l’histoire de Brolio!

De passage à Gaiole in Chianti? Le château est un joueur majeur dans la région au niveau du tourisme vinicole. Sinon, prenez un petit verre de Brolio avec un bistecca alla fiorentina et ça sera tout comme si vous y étiez!

Merci à Société des Vins Fins pour l’invitation à cette belle rencontre.

Des vins pour recevoir sans se ruiner

Les Fêtes approchent et la visite aussi…! Évidemment, on souhaite offrir des vins de qualité à ceux qu’on aime, mais sans nécessairement casser le cochon à chaque bouteille. Voici quelques suggestions qui sauront ravir à la fois le palais de vos convives et votre porte-feuille!

Des bulles

Jacques Lassaigne - Les Vignes de Montgueux (Photo: SAQ.com)
Jacques Lassaigne – Les Vignes de Montgueux (Photo: SAQ.com)

Ça ne serait pas pareil sans bulles, que ce soit pour souligner l’arrivée de la nouvelle année ou du p’tit Jésus. On ne se trompe pas en ouvrant une bouteille de Vouvray Brut de Vincent Carême ou Crémant du Jura de Tissot , des mousseux débordants de caractère qui laissent habituellement les champagnes d’entrée de gamme loin derrière.

Si les sols crayeux du nord de la France vous attirent, la bonne nouvelle est qu’on a de moins en moins besoin de retirer les REE des enfants pour acheter une bouteille. On retrouve de plus en plus de champagnes de petits vignerons sur les tablettes de la SAQ et (souvent, mais pas toujours) on a des meilleurs rapports qualité-prix que les grandes maisons. Cherchez les noms de Pascal Doquet (sa cuvée Horizon est toujours recommendable et Jacques Lassaigne, qui produit des champagnes intensément minéraux qui feront des merveilles si vous ouvrez des huîtres.

Du blanc

On néglige souvent les vins blancs, qui prennent une place discrète entre les bulles de célébration et le rouge trop sucré apporté par le beau-frère.

Photo: Torres.es
Photo: Torres.es

Premièrement, pensez aux femmes enceintes de votre entourage et ayez sous la main une bouteille de Natureo de Torres. Le seul vin sans alcool buvable qu’on retrouve sur les tablettes de la SAQ, avec tout le fruit du muscat, une acidité correcte et une bonne longueur, il goûte le vrai vin et se détaille sous les 10$.

Autrement, pensez au Moschofilero Mantinia 2014 (que j’ai listé sur la carte des vins de Ma Station Café). À l’apéro, ses notes florales très parfumées charmeront certainement et la présence en bouche va garder tout le monde intéressé.

Pour une option qui en donnera beaucoup à table, surveillez l’arrivée sur les tablettes de la formidable Cuvée François 1er du Domaine des Huards. Le millésime 2008 était un romorantin particulièrement génial, avec ses notes de pommes bien mûres et une ampleur en bouche à faire rêver, sous la barre des 25$. Le 2009 commence à faire son arrivée et je peux le recommander les yeux fermés, même si je n’y ai pas encore goûté.

Du Rouge

En rouge, la tablée étant habituellement bien garnie et plutôt festive, j’ai tendance à privilégier des vins un peu plus légers que la moyenne, au taux d’alcool raisonnable et qui sont facilement partageables.

Quinta das Maias 2012
Quinta das Maias 2012

La nouvelle vague de vins émanant du Roussillon sont des parfaits candidats. En tête de file, les vins d’Olivier Pithon et du Domaine Ferrer-Ribière. Dans les deux cas, le soleil est bien présent et la fraîcheur de la brise de la Méditerranée n’est jamais bien loin. La cuvée Mon P’tit Pithon est malheureusement épuisée dans le réseau (mais gardez l’oeil ouvert s’il y a un retour!), mais le Ferrer-Ribière Tradition est quant à lui bien disponible.

À table, les vins du Portugal rempliront admirablement la tâche. De la région du Dâo, le Quinta das Maias 2012 offre un très bon rapport qualité-prix. Du fruit à revendre, une pointe minérale  et un taux d’alcool tout à fait raisonnable à 13.5%, difficile de demander beaucoup mieux. Provenant de la vallée du Douro, le Sino da Romaneira est aussi bâti dans le même style, un peu plus léger que la moyenne des vins de ce coin de pays, où le soleil plombe habituellement assez durement sur les vignes.

Terrasses du Douro
Les Terrasses du Douro. On voit Romaneira en bas à gauche

Au final, ce qui compte, c’est de mettre du bon vin dans le verre et de passer un moment privilégié entre proches.

Joyeuses fêtes! 

Pisse-Dru Beaujolais 2013

Pisse-Dru 2013 (Photo: saq.com)
Pisse-Dru 2013 (Photo: saq.com)

On passe tous par là: lorsqu’on commence à boire du vin et, graduellement, on trouve des bouteilles plus intéressantes et on délaisse progressivement ce qui nous a servi d’introduction dans le monde du vin. Si on ne fait pas attention, on peut facilement tomber dans le snobisme. Finalement, lorsqu’on a l’occasion de recroiser une de ces bouteilles, on laisse alors les préjugés de côté et on plonge.

Dans le verre, la robe est claire et le nez annonce quelque chose de plutôt léger et agréable. Petits fruits rouges et un peu d’épice qui annoncent un vin de soif, avec une jolie fraîcheur. En bouche, rien de long et particulièrement complexe, mais on est du bon côté de la simplicité, frais et sympathique.  À 12% d’alcool et sous la barre des 15$, on peut difficilement en demander beaucoup plus. Légèrement rafraîchi, on est en présence d’un vin qui fait amplement le travail, sans chercher à se prendre pour un autre.

Au final, on en demande pas tant à cette bouteille de Pisse-Dru 2013, surtout qu’elle nous permette de passer un bon moment entre amis et, au passage, de défaire quelques préjugés au passage.

Merci à Tuxedo Expérience Vinicole pour la bouteille reçue en échantillon.

7 Beaujolais à l’aveugle

L’an dernier, j’avais écrit sur ce blog que de recommander du Brouilly de Duboeuf était une suggestion un peu plate. L’auteur n’avait pas particulièrement apprécié et j’ai donc eu l’idée d’organiser une dégustation à l’aveugle de Beaujolais afin de voir comment il pourrait se débrouiller face à d’autres vins qu’un chroniqueur pourrait suggérer en remplacement.

Le Beaujolais, dans son expression la plus pure, est un vin bourré de fraîcheur et de fruit, élaboré à base de gamay. Généralement du côté léger du spectre, les amateurs de gros shiraz australiens trouveront qu’ils manquent un peu de punch, c’est personnellement un style de vin que j’adore, qui peut se montrer à la fois gourmand, terreux, fruité, funky et épicé. Reste à faire le tri et de repartir avec la bonne bouteille.

Great Beaujolais Showdown
Great Beaujolais Showdown

Voici donc, dans l’ordre de dégustation choisi au hasard, les commentaires sur les vins servis. Pour des raisons logistiques, on a dû faire une vague de 4 vins puis une vague de 3 vins. Le hasard a regroupé les 3 produits réguliers au début de la première vague. Autrement, j’ai essayé de rassembler autant des produits disponibles dans le répertoire régulier de la SAQ et des produits un peu plus pointus, tous dans la même gamme de prix.

  1. Brouilly “Sous les Balloquets” Louis Jadot 2013
    C’est probablement le vin qui a le moins bien paru de la soirée. Il a paru muet, mince et un peu acide. Toutefois, le reste de la bouteille s’était considérablement ouvert la seconde journée, conséquence du millésime 2013. (7e place, 42 points)
  2. Brouilly Georges Duboeuf 2013
    Le classique Brouilly (transvidé dans une autre bouteille pour ne pas donner d’indices aux dégustateurs) est effectivement classique. Un beau fruité, une jolie structure en bouche, rien à redire. Ceci dit, il n’était pas terriblement excitant non plus et n’a pas réellement pris d’ampleur au cours des jours qui suivent. (6e place, 34 points)
  3. Brouilly Château de la Chaize 2013
    Belle surprise que ce vin au répertoire général de la SAQ. Le nez offre un beau fruité et la texture en bouche est particulièrement bien équilibrée, entre l’acidité et la maturité. Il a reçu deux votes de deuxième place et deux votes de troisième place. (4e place, 19 points)
  4. Beaujolais Jean Foillard 2013
    Personnellement, ce fun mon préféré de la soirée. Significativement plus funky que les trois autres, avec un petit côté terreux qui vient rehausser le tout, sans sacrifier le côté glougloutant du bon Beaujolais. Il est de loin le plus complexe de cette première vague et mérite les deux votes de première place qu’il a reçu. (2e place ex aequo, 19 points)
  5. Brouilly Pierreux Pierre-Marie Chermette 2013
    D’un producteur que j’affectionne, c’était aussi le vin le plus dispendieux de la soirée, à 25,65$. Ici, classique et droiture sont les mots clés et est à recommander pour ceux qui veulent connaître ce qu’est un Beaujolais de belle facture, tout en finesse. (2e place ex aequo, 19 points)
  6. Brouilly Georges Descombes 2013
    L’autre grand gagnant de la soirée, qui a fini sur le podium de 6 des 7 dégustateurs. Un judicieux mélange de fruits et d’épices, de puissance, de pureté et de buvabilité. Si vous parvenez à mettre la main sur une des dernières bouteilles présentes dans le réseau, n’hésitez pas une seconde. (1ere place, 14 points)
  7. Maison B Perraud Le P’tit Poquelin 2013
    Tiré de l’arrivage du 23 avril de vins nature de la SAQ, ce vin a été celui qui a récolté la plus grande gamme de votes, soit entre la 6e et la première place, comme quoi les vins nature ne laissent personne indifférents… On salue à la fois son fruité pur et son caractère joyeux, mais en même temps, la texture un peu asséchante en bouche et une finale un peu amère viennent gâcher un peu le plaisir. Pour ceux qui veulent sortir de leur zone de confort. (5e place, 21 points)

Il est important de mentionner que tous les vins s’en sont bien tirés, même ceux qui ont terminé en bas de classement.

Au final, qu’en est-il de la performance du Duboeuf? Je peux maintenant continuer d’affirmer que lorsqu’on cherche un Beaujolais de belle facture, on peut trouver mieux à prix à peu près égal. Il s’agit de bien connaître son producteur et de retenir ces noms: Descombes, Foillard et Chermette.

L’ordre des vins a été choisi au hasard et j’étais le seul à connaître l’identité des vins. J’en ignorais par contre l’ordre de service. Chaque participant était invité à classer les vins de 1 à 7 et le classement était déterminé par la somme des positions. Trois vins ont terminé à égalité en nombre de points, les votes de 1ere place ont servi de départage.