2012 en 5 vins | Pearl-Morissette Pinot 2007

Le dernier vin de mon top 5 des vins marquants de 2012 est un choix local, pour deux raisons.

Local, car après tout, le Niagara c’est pas si loin! À la frontière avec les États-Unis dans le sud de l’Ontario, cette région viticole est pleine de potentiel. Déjà, des noms comme Clos Jordanne, Stratus et Tawse commencent à être familiers aux oreilles des buveurs de par le monde. Et c’est pour le mieux!

Local aussi car ce vin est le fruit du labeur d’un vigneron québécois qui, après avoir fait carrière en Bourgogne, a été séduit par une fiole du Chardonnay Claystone Terrace du Clos Jordanne. François Morissette a donc décidé de revenir au Canada et de produire du vin de haut niveau. On peut dire qu’il est en voie de gagner son pari!

J’ai eu la chance de mettre la main sur deux bouteilles de Pinot Noir 2007 de Pearl-Morissette lorsque ma conjointe était de passage dans la région cet été. Depuis, cette cuvée, la première produite par le domaine au volume de 117 caisses, est épuisée mais reste disponible dans certains restaurants de la région de Montréal.

Pearl-Morissette Pinot 2007

Un pinot d’une fraîcheur exceptionnelle, avec un bouquet qui fait plier les genoux, une bouche droite et sans artifices et une finale sans fin. Les mots manquent pour décrire avec précision l’émotion qui était dans le verre ce soir-là.

Chose certaine, je vais choisir avec grand soin les convives qui seront autour de la table lorsque j’ouvrirai ma dernière bouteille. Ils n’auront certainement aucun problème à constater qu’ils seront devant un grand vin.

NB. Le domaine est représenté au Québec par l’agence Vinealis et le Pinot Noir 2007 était disponible au domaine pour la modique somme de 54$. 

Des belles découvertes au Salon des vins de Québec

Vendredi dernier s’ouvrait le tout premier Salon international des vins et spiritueux de Québec.. Plus de 1000 produits y étaient représentés en une soixantaine de kiosques. On y retrouve des grosses agences d’importation (Vincor), des plus petites ainsi que quelques producteurs. Nous sommes allés visiter le Salon samedi en après-midi et avons eu la chance de goûter des bien beaux produits et d’y faire des bien belles rencontres.

L’après-midi a commencé en grand, avec la conférence de Mme. Sandrine Garbay, maître de chai au mythique Château d’Yquem. Nous avons été gâtés…! La conférence de Mme Garbay nous a permis d’en comprendre un peu plus sur l’élaboration de ce vin. De plus, nous avons eu la chance de goûter au millésime 2003 du Château, compliments de la maison. Bien que le salon ne soit pas le cadre idéal pour déguster une telle bouteille, on tombe facilement sous le charme avec sa longueur impressionnante et une complexité inouie. Le millésime 2003 était exceptionnel en ce sens que les vendanges ont été effectuées en une seule passe plutôt que 4-7 tries successives afin de garder le plus de fraîcheur possible en cette année de grande canicule. Cette chaleur était perceptible dans le vin, sous forme de notes de fruits confits. Un vin d’exception (avec un prix d’exception aussi…).

[rating: 5/5] Code SAQ: 10334063 – 520$

Puisque nous ne pouvions pas passer tout notre salon à boire du Yquem sur le bras du Château, voici quelques notes un peu pêle-mêle sur d’autres vins que nous avons pu déguster dans le cadre du Salon

  • Le Barolo 2004 de Corino Giovanni, en importation privée chez Vinealis, m’a particulièrement plu. Un beau nebbiolo, puissant (mais pas agressif), avec des parfums de fruits noirs bien équilibré par une acidité tout à fait présente. Pour l’instant, sera très bon avec la bouffe, mais peut mériter une petite sieste en cave. De plus, André Papineau, le propriétaire de l’agence d’importation, est un vrai passionné qui transmet facilement son intérêt pour ces vins italiens. [rating:4/5] – IP Vinealis – 49,35$
  • La Buena Suerte 2006, un vin fait de Mencia, dans l’appelation Bierzo (Espagne) est importé au Québec par l’agence d’importation de L’Utopie. Un vin bien honnête, en ce sens qu’on ne cherche pas à tricher avec le consommateur. On laisse le terroir et ce cépage peu connu s’exprimer. Amateurs de cabernet franc de la vallée de la Loire, il s’agira pour vous d’une belle découverte, en plein coeur de votre palette de goût. [rating: 3.5/5] – IP L’Utopie – 28,43$
  • On a goûté Yquem lors de la conférence, mais nous avons aussi pu déguster deux millésime du Château Climens, un grand cru classé de Barsac. Bien qu’il n’égale pas le raffinement qu’offre le mythique château de Sauternes, je ne pense pas que Climens soit totalement hors compétition. Le millésime 2003 (144,00$ – SAQ Signature) présentait le même profil aromatique que l’Yquem, dû aux chaleurs de l’été. Il s’agit vraiment d’un vin “bonbon” où le sucre prend une place importante, avec des notes de pêche et de fruits séchés. Il est toutefois tombé deuxième derrière le millésime 1996 (195,00$ – SAQ Signature), au profil plus classique et beaucoup plus équilibré. On ne peut pas ne pas aimer… [rating: 4/5] pour le 2003 et [rating: 4.5]+ pour le 1996.

D’après les commentaires récoltés auprès des exposants lors du salon et suite à celui-ci dimanche soir, il semblerait que cette première édition du Salon des Vins de Québec fut un succès. Avec une affluence de plus de 10 000 visiteurs, les organisateurs ont déjà annoncé que la seconde édition du Salon se tiendrait en 2011, après une année d’alternance avec celui de Montréal. Bravo!