Vitiano Falesco 2008 – Un assemblage supertoscan en Ombrie

Vitiano Rosso - Un assemblage supertoscan en Ombrie
Vitiano Rosso – Un assemblage supertoscan en Ombrie

Lorsqu’on pense à Supertoscan, on pense évidemment au Sasisscaia, Masseto, Guado al Tasso et autres Tignanello. À la base, des producteurs toscans ajoutent des cépages étrangers à leur Sangiovese, malgré le fait que ça soit contraire aux règles de l’appellation. Le vin, commercialisé sous l’appellation Vino da Tavola, du vin de table.

Depuis 1968, la pratique s’est répandue à la fois en Toscane, mais aussi dans les régions avoisinant la Toscane, comme en Émilie-Romagne et en Ombrie. Toutefois, on peut goûter à ce qui se fait avec des cépages bordelais et du Sangiovese en Italie sans allonger les 50 ou 100$ que commandent les principaux supertoscans.

C’est en Ombrie qu’on retrouve le Vitiano, le vin d’entrée de gamme de la maison Falesco. Composé à parts égales de Cabernet-Sauvignon, de Merlot et de Sangiovese, il affiche un profil moderne, mais quand même résolument italien. Les tannins sont souples à cause du Merlot, l’acidité apportée par le Sangiovese lui permet de bien se comporter à table et il garde la complexité aromatique du Cabernet. On sent un peu la touche apportée par le passage de 3 mois en barriques, sans qu’il prenne toute la place.

Année après année, le Vitiano se voit décerner des notes entre 89 et 91 par la presse spécialisée, ce qui en fait un superbe rapport qualité-prix puisqu’il est tout juste sous la barre des 16$. C’est présentement le 2008 qui est sur les tablettes de la SAQ, mais la qualité est constante avec le Vitiano. Chaque bouteille ouverte entre amis offre beaucoup de plaisir et permet de passer un bon moment à table, avec une bonne bouffe italienne, sans prétention. Après ça, c’est difficile de retourner vers un bordelais d’entrée de gamme lorsqu’on cherche un bon vin pas compliqué!

L’ami Marcel

Marcel Lapierre
Marcel Lapierre
Lorsqu’on tape “Marcel Lapierre” dans Google, le résultat pourrait déprimer le plus optimiste. Outre le site officiel du vignoble, les 5 autres liens sont principalement composés d’articles écrits suite au décès du vigneron en octobre dernier. Google Images est pas mal mieux, avec des imges de bon vivant, de vin et de belles vignes.

C’est toutefois dans la bouteille qu’on a l’impression de rencontrer Marcel Lapierre pour vrai. N’ayant malheuresement pas eu la chance de rencontrer ce vigneron, je ne peux que me fier sur les commentaires lus sur internet. On semble toutefois y trouver toute la joie de vive propre au personnage. C’est ce qui ressort de l’expérience de ce vin: généreux, honnête et fier de son terroir. Dans la bouteille, on a affaire à un grand vin de soif, qu’on essaie de ne pas boire trop vite car on sait qu’il va continuer à se découvrir avec le temps.

Pour ceux qui ne connaissent pas Marcel Lapierre, il s’agit d’une figure de proue du mouvement du vin nature, composé de jus de raisin sans plus (sans addition de soufre, traitement biologique dans le champ, levures indigènes lors des vinifications, etc.). Pour connaître le personnage, difficile de faire mieux que l’article d’Eric Asimov dans le New York Times ou cette sympathique interview avec Mathieu Lapierre, qui dirige maintenant le domaine, faite par réZin, l’agence qui importe ce vin au Québec.

Le premier arrivage du Morgon 2009 à la SAQ, quelques jours après la disparition de M. Lapierre dans le cadre d’une opération Cellier, s’est écoulé en moins d’une journée. Ceux qui n’ont pas eu la chance de mettre la main sur ce vin d’exception auront une deuxième chance la semaine prochaine alors que 250 caisses seront mises en vente à la grandeur de la province. Gageons que ces bouteilles disparaîtront aussi très rapidement, mais peu importe le prix, il s’agit d’une chance unique de goûter à un top Beaujolais…. Vous pouvez m’en laisser d’autres bouteilles?

Zoné Vin! prend son envol

Pour sa deuxième édition, Zoné Vin, un événement situé à mi-chemin entre un salon des vins et un 5 à 7 entre amis, se transporte au Cercle sur St-Joseph. La première édition, rassemblait 4 agences d’importation au Quai des Cageux, un magnifique espace sur le bord du fleuve St-Laurent.

Cette fois-ci, l’espace investi est moins spectaculaire, mais plus grand et mieux adapté à la foule qui s’est présentée en septembre dernier. De plus, on a pu faire la connaissance de 10 agences et profiter de tapas sortant tout juste des cuisines du Cercle. Que des additions qui sont les bienvenues et on contribué à rendre la soirée plus complète.

Cuvée de la Diable - Ferme Desrochers
Cuvée de la Diable – Ferme Desrochers

Plusieurs produits ont retenu l’attention, à commencer par la Cuvée de la Diable, un hydromel liquoreux produit par la Ferme Desrochers, située dans la municipalité de Ferme-Neuve, dans Lanaudière. Reconnus pour leur production de miel, ils produisent aussi cet hydromel, vieilli en barriques pendant 46 mois (!), sous voile (!!). Le résultat est particulièrement impressionnant: très complexe, le sucre est bien équilibré et la finale possède une belle longueur. Un produit original qui va sûrement prendre une place de choix dans ma liste de vins de dessert. En prime, c’est même disponible à la SAQ, pour 16$ la demie.

Chez l’ami Rémy Charest, qui représente l’agence Insolite Importation, on a pu goûter une superbe petite arvine de chez René Favre et Fils. Cépage indigène où se mêle joyeusement parfums tropicaux et une finale saline et minérale, la petite arvine est cultivée presque uniquement en Suisse (et un peu dans le nord de l’Italie). Un blanc dépaysant qui vient en cartons de 6, ce qui permet d’en commanderplus facilement que s’il venait en caisse de 12, comme plusieurs importations privées.

Mon top 3 de la soirée est complété par le Prosecco Crede 2009 du domaine vénétien Bisol, disponible à la SAQ et importé par Oenopole. Léger, festif, avec un peu de sucre résiduel qui ajoute un peu d’opulence à l’ensemble. Que c’est bon du Prosecco!

Cet événement nous fait dire: “Vivement le prochain Zoné Vin!”

Un trio ibérique

C’est toujours plaisant de retrouver des amis autour d’une table, avec de bons plats et de bons vins. C’est tout à fait l’esprit d’une récente soirée organisée à la maison. Au menu, une petite tranche d’Espagne sous la forme de tapas variés et de vins de la péninsule ibérique. Bref retour sur trois vins servis lors de cette sympathique soirée où il n’y avait aucune prise de notes, aucune technique, seulement bien du plaisir.

Le Douro au Portugal - Source:titoalfredo @ Flickr
Le Douro au Portugal - Source:titoalfredo @ Flickr

J’ai servi à l’aveugle et en confrontation les trois vins suivants, tout d’abord seuls, puis ensuite accompagnés de dattes farcies au chorizo, dans une sauce tomate et poivron, des albondigas (boulettes de viande espagnoles) et des champignons farcis, qui furent d’ailleurs un grand succès…!

  1. Post Scriptum de Chryseia, Douro 2007
  2. Les Terrasses Priorat 2006, Alvaro Palacios
  3. Montecillo Gran Reserva Rioja 2001

Tout d’abord plus réservé, le Post Scriptum détonnait un peu lorsque mis en comparaison avec les deux autres puisqu’il mise beaucoup plus sur la finesse que la puissance. Il a donc paru un peu faible et moins aromatique que ses compagnons, mais il n’en restait pas moins un vin bien agréable. C’était bien, mais à ce prix de 27$, je ne suis pas certain que je vais en racheter.

Le gagnant de la soirée est sans contredit Les Terrasses, il fut le préféré de 6 des 7 convives. Puissant, complexe, très long en bouche, mais tout de même bien équilibré: il possède tous les éléments pour plaire. À noter que le millésime présentement en vente à la SAQ mais que les bouteilles servies sont du millésime 2006, vieillies à la succursale de Lévis. La foule en redemandait et j’encourage tous ceux qui ont 30$ à mettre sur une bouteille à se ruer sur celles qui restent à la SAQ, comme je vais probablement faire…

Le Montecillo s’est bien débrouillé, même s’il a été servi à la suite d’un vin unanimement apprécié. Pour plusieurs, il s’agissaient d’une rare expérience avec un vin de près de 10 ans d’âge. Il est souple et commence à prendre une teinte un peu tuilée, signe de son âge un peu plus avancé. Il s’agit d’un achat un peu à l’aveugle que je ne regrette pas du tout, puisqu’il s’agit d’une belle expression du terroir et du savoir-faire de la Rioja. Le vin commence son plateau, il est déjà bien agréable et va continuer à se bonifier au cours des prochaines années. J’aimerais bien voir de quoi se chauffe le 1981, aussi disponible présentement à la SAQ, au modique prix de 73$.

Alors que les deux premiers titraient au-delà de 14% d’alcool (même 14.5% pour Les Terrasses), on doit de noter que le Montecillo présente un très raisonnable 13%, ce qui aide grandement à son équilibre.

Un trio ibérique
Un trio ibérique

Une belle incursion dans l’univers des vins de la péninsule ibérique, que je connais trop peu qui donne le goût d’en découvrir plus!

Les vins de transition…

Le blog a été plutôt muet ces derniers temps, puisque plusieurs changements sont survenus cet été, qui ont à la fois diminué la consommation de vin et le temps alloué à l’écriture…

Vicente Gandia El Miracle 120
Vicente Gandia El Miracle 120

Lors du mariage, avec le médaillon de veau gratiné au Fin Renard, nous avons choisi de servir El Miracle 2006, un assemblage de Tempranillo (65%) et de Syrah (35%) de l’appellation Valencia, sur la côte méditerranéenne. Avant tout un superbe rapport qualité-prix, on y trouve quelque chose pour plaire à tous: des tannins souples, un nez charmeur, un peu de bois (pas trop!). Couplé avec une grillade ou un plat de viande substantiel, il fera des miracles…!

Si les millésimes antérieurs étaient plus difficiles à trouver, on le retrouve maintenant en produit de spécialité en arrivage continu à la SAQ, pour le bénéfice de tous.

Un voyage de noces plus tard, de retour à Québec, la seconde transition prenait place: la prise de possession de notre première maison. Beaucoup de petits détails à arranger, à la fois avant et après le passage chez le notaire.

La veille du déménagement, au milieu de boîtes et dans un appartement presque vide, nous avons ouvert un Santenay Champs Claude Vieilles Vignes 2004, de Lucien Muzard.

Le nez est superbe, ça pinotte amplement. On y retrouve tout ce qu’on peut aimé dans un pinot bien évolué, des épices, un certain côté animal, mais sans trop s’éloigner du fruit. En bouche, on voit clairement que ce vin est sur ses derniers milles. L’attaque est belle est franche, mais le vin disparaît rapidement, sans vraie finale à proprement dire.

Deux jours plus tard, ce qui restait du vin était chose du passé, un peu comme cet appartement que nous venions de quitter. Aujourd’hui, dans la nouvelle maison, on recherchera des vins voués à un avenir brillant, qu’on aimera partager avec des amis à tout moment.