Aperçu des vendanges 2010 en France

Dans le Figaro de ce matin, on offre un aperçu de la vendange 2010 dans les différentes régions vinicoles françaises. Les résultats seront disponibles dans les prochaines années, mais il est toujours intéressant de se pencher sur le climat dans les différentes régions et surtout de regarder le tout rétrospectivement.

Voici quelques morceaux choisis, en vous invitant à aller lire la chronique complète sur le site du Figaro.

Bordelais -Encore un grand millésime
Dans le Bordelais la très forte médiatisation du millésime 2009, a généré des prix élevés. On se retrouve avec un second grand millésime sur les bras, mais on n’ose plus le clamer. «Personne ne nous croira, mais le millésime 2010 est très grand!» s’excuse presque un propriétaire.

Reprenons les faits. La pluie qui a balayé la France du Nord en août et en septembre, et même touché la France du Sud, a miraculeusement contourné Bordeaux : «Pas une goutte de pluie et pas de chaleur excessive: les conditions climatiques de 2010 sont exceptionnelles. Nous sommes dans les pas de 1989 et 1990», s’enthousiasme Alain Vauthier, le propriétaire de château Ausone, 1er Cru classé de Saint-Emilion.

La comparaison 1989/1990 est la bonne. Après la très forte médiatisation des 1989, déjà, le monde entier avait du mal à admettre la grandeur des 1990, et les prix du 1990 étaient sortis en retrait de 30 % par rapport à 1989. Les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets.

Quel est le profil des bordeaux 2010? Comme le millésime n’était pas précoce, les raisins blancs ont effectué une maturation complète, ce qui n’était pas le cas ces dernières années. Le sémillon en particulier s’en sort très bien et produira de grands vins. Il est trop tôt pour se prononcer sur la qualité des sauternes. Certes, la qualité des sémillons, qui représentent souvent 90 % de l’encépagement, est de bon augure, mais la botrytisation a été un peu tardive cette année.

Les vins rouges sont partis sur un très grand pied, en particulier dans le Médoc. Les pluies des 14 et 15 septembre ont débloqué les maturités qui avaient pris un peu de retard en raison d’un stress hydrique dû à un été trop sec. Partout, les niveaux d’alcool paraissent très élevés avec, contrairement à 2009, de belles acidités, ce qui est un gage de grande longévité. Seul bémol, le stress hydrique a affecté quelques merlots, en particulier sur les sols les plus légers.

Bref, un deuxième millésime du siècle en deux ans, un 4e dans la première décennie des années 2000. C,est bien beaux, mais un jour les consommateurs vont finir par se tanner du marketing bordelais. Entretemps, ils peuvent toujours compter sur la Chine pour acheter la majorité de leur production

Bourgogne – De belles cuvées de garde
Si les cépages rouges souffrent en Champagne alors que le cépage blanc s’en sort bien, la situation est rigoureusement inverse en Bourgogne. Comprenne qui pourra ! «Si nous avons dû trier le chardonnay, le pinot noir est de grande qualité, avec un très bel état sanitaire», souligne Jean-Claude Mitanchey, le patron du château de Meursault qui progresse d’année en année. Les blancs de la Côte de Beaune s’apparentent aux millésimes 1986 ou 2001, où seuls les meilleurs ont tiré leur épingle du jeu. De meilleures qualités, les vins rouges donneront quelques belles cuvées de garde.

La Côte de Nuits, qui avait déjà subi des gelées hivernales, une floraison chahutée et quelques orages de grêle qui ont réduit les rendements de près de 30 %, a de surcroît pris la pluie qui s’est mise à tomber pendant cinq jours à partir du 24 septembre, alors qu’elle s’apprêtait à couper ses raisins. Les plus patients ont attendu le 4 octobre, ce qui en fait les vendanges les plus tardives des trente dernières années. Comme les charges de raisins étaient faibles, les meilleurs produiront, malgré toutes ces vicissitudes, de fort jolis vins. Mais avec beaucoup de travail.

Comme d’habitude en Bourgogne, il va falloir faire des choix éclairés. Munissons-nous d’un bon guide ou d’un ami de confiance…

Loire – La chasse à l’acidité
Dans la Loire, le mois d’août très frais et le pluvieux mois de septembre ont eu les mêmes conséquences qu’en Alsace, en Bourgogne et en Champagne. Les raisins ont eu le plus grand mal à mûrir, et les acidités sont fortes un peu partout. Le moindre traitement raté, et c’était la catastrophe sur le raisin. Philosophe, un producteur murmurait: «Heureusement, finalement, il y a toujours une année suivante.»

About the author

Julien Marchand

View all posts

Vous avez quelque chose à ajouter?