Châteauneuf-du-Pape, ou C9P pour les intimes…

Vignobles à Châteauneuf du Pape
Source: Luke Robinson, Flickr

Hier soir, j’ai eu le plaisir de participer à la dégustation organisée par Jean-Pierre Lortie à la SAQ Jean-Lesage ayant pour thématique l’AOC Châteauneuf-du-Pape. Au menu, 3 blancs, 9 rouges, beaucoup de produits de qualité et une soirée particulièrement sympathique.

Les trois premiers vins dégustés étaient les trois blancs. Normalement associée aux rouges, l’AOC Châteauneuf-du-Pape produit de très bons vins blancs, ne représentant que 6% de toute la production totale.

  • Château La Nerthe Beauvenir, 1999 – 108,00$
  • Château Rayas, 2000 – 109,00$
  • Domaine Grand Veneur, 2005 – 36,75$

Les deux premiers vins dégustés étaient dans la même classe que le dernier, et on pouvait le sentir facilement. Les deux vins présentaient des profils minéraux et au nez bien intense. Le Rayas présentait une texture plus grasse et une très belle finale. J’y ai noté des arômes animaux, plutôt inhabituels pour des vins blancs. Quelqu’un a même noté un nez de cretons dans le Rayas, je vais lui permettre de garder l’anonymat afin de conserver sa réputation… 🙂

De manière générale, La Nerthe et le Rayas arrivaient loin devant le Grand Veneur, avec un léger avantage pour La Nerthe.

Puisque l’appellation Châteauneuf-du-Pape est principalement reconnue pour ces vins rouges, il est tout à fait normal que la majorité de la dégustation en soit composée. Sur les 9 rouges qui furent servis, j’en conserve que les quatre meilleurs…!

Tous les vins, rouges et blancs, furent carafés pendant au moins deux heures; ils ont été ouverts à 17h00 et la dégustation a commencé à 19h00. Ils furent aussi servis légèrement rafraîchis, pas trop froids, pas trop chauds.

    • Guigal Châteauneuf-du-Pape, 2003 – 51,00$

Un vin qui n’a pas fait l’unanimité se retrouve au haut de ma liste. Certains ont été complètement mis hors d’équilibre avec le premier nez aux odeurs animales, d’autres ne se sont pas laissé impressioné et y ont trouver un vin aux notes de fruits confits, des épices et des olives noires. En bouche, c’est spectaculaire: long, juste assez tannique, épicé, chaud.

Un vin particulièrement réussi qui n’a cessé d’évolué au courant de la soirée, au grand bonheur de la majorité des personnes présentes à la dégustation. Bien que ce vin ait été servi assez tôt dans la dégustation, bien peu ont choisi ce vin pour faire de la place au suivant… Plusieurs l’ont même gardé jusqu’à la toute fin…!

    • Domaine Grand Veneur Les Origines, 2005 – 58,00$

La première fois que Robert Parker a goûté à ce vin, il l’a noté entre 91 et 94, à boire entre 2009 et 2027. Lorsqu’il y est revenu un peu plus tard, la note a grimpé à 95, à boire entre 2009 et 2032…!

Aussi bien dire que nous avons ici un champion pour la cave. La bouteille dégustée reflétait exactement cet état de fait: ce vin est déjà bon, mais gagnera à être oublié dans la cave pendant plusieurs années encore. Malgré le temps passé en carafe (plus de 2h30 pour ce vin), il était plutôt fermé et s’est finalement épanoui dans le verre. On y a découvert un vin bien costaud et typique de ce que l’appellation Châteauneuf-du-Pape a à offrir. Il a tout pour faire un vin merveilleux dans plusieurs années.

    • Château de Vaudieu, 2005 – 44,00$

Un bien joli vin, aux arômes de viande et légèrement animales. Tout en finesse et en élégance, on y retrouve aussi des notes de fruits confits. Au prix un peu plus modeste, il s’en tire admirablement bien face aux autres vins servis durant la dégustation. Il s’agit d’un vin au bon rapport qualité prix, qui ne cherche pas nécessairement à révolutionner le monde du Châteauneuf-du-Pape, mais qui tient parfaitement ses promesses.

    • Château de Beaucastel, 2005 – 89,00$

Malgré un peu plus de trois heures de carafe, ce vin était incroyablement fermé lorsqu’il a été servi. Au nez, presque tout le monde a été déçu. Toutefois, en bouche c’était autre chose: beaucoup plus expressif. En fin de soirée, il s’était un peu ouvert dans notre verre et commençait à dévoiler ses charmes. Bref, un bon vin pour la longue garde, il doit et peut vieillir encore longtemps.

De manière générale, tous les produits qui nous ont été présentés étaient de la plus haute qualité. On a peine à trouver un mauvais vin parmi ceux-ci. Le plus décevant du groupe était le Saint-Benoît Grand Garde, 2004 – 36.75$, très court et aux tannins râpeux en bouche et présentant des arômes de confiture de fraise industrielle. Peu de gens l’ont aimé dans le groupe.

Une autre soirée bien sympathique qui promet pour les dégustations à venir!

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Julien Marchand

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