Le Camp du Goût – TasteCamp North 2011

Prenez une vingtaine de blogueurs vinicoles, invitez-les dans une zone vinicole méconnue et organisez des rencontres avec les producteurs locaux. Si en plus, vous organisez un souper dans un restaurant réputé pour sa cuisine locale en leur permettant d’apporter leurs vins et que le tout est fait dans un esprit de découverte et de collaboration, vous obtenez TasteCamp.

J’ai eu la chance de participer à l’édition 2010, qui a eu lieu dans la région des Finger Lakes, dans le nord de l’État de New York. J’en retiens quelques découvertes marquantes (les pinots de Heart and Hands, entre autres), des rencontres spéciales (le riesling Argetsigner de Ravines Wine Cellars à 10h30 le matin, après une marche dans le vignoble d’où il est produit…), mais surtout rencontrer pour la première fois des blogueurs que je lis régulièrement et avec qui j’échange sur Twitter.

La soirée BYOB (apportez votre vin) est un moment fort, alors que chaque convive souhaite faire découvrir un produit de sa cave aux autres. Quelques bouteilles

Cette année, le rendez-vous est du 13 au 15 mai, dans le Niagara ontarien et américain. Vous allez certainement être mis au fait des bons (et des moins bons) coups des vignerons du Niagara le mois prochain!

TasteCamp, c’est dans 3 semaines!

Dans trois semaines s’ouvre la deuxième édition de TasteCamp EAST. Pendant 3 jours, près de 40 blogueurs vinicoles convergeront vers le nord-ouest de l’état de New York afin de visiter les producteurs de la région des Finger Lakes.

L’événement prend de l’expansion, puisqu’on comptait un peu moins de 30 participants à l’édition 2009 de TasteCamp, qui s’est tenue à Long Island.

TasteCamp EAST 2010
TasteCamp EAST 2010

L’état de New York est plutôt méconnu lorsqu’on parle de vin, mais il s’agit du 3e état en importance en termes de volumes de production aux États-Unis, derrière la Californie (loin devant) et l’Oregon. Il s’agit aussi d’un des plus anciens producteurs puisque la vigne y est cultivée depuis 1850.

Malgré tout, seulement deux vins sont présentements offerts à la SAQ: le riesling 2007 de Dr. Konstantin Frank et le riesling 2006 de Lamoraux Landing. Considérant les goûts de Lenn Thompson, un des deux organisateurs de l’événement, je suis certain que nous allons avoir l’occasion de découvrir des facettes moins connues des Finger Lakes comme les Cabernet Francs et les différents hybrides. On laissera donc les sentiers battus pour les autres…

Ainsi, sur la centaine de producteurs de la région des Finger Lakes, plus de 35 seront présentes pour TasteCamp. Sur les trois jours que dure l’événement, il y aura beaucoup de place pour la découverte… C’est entre autres suite à un premier contact lors de TasteCamp 2009 que les vins de Channing Daughters sont importés au Québec… On se souhaite de faire d’aussi belles découvertes cette année!

En plus de goûter des bons vins, on devrait rencontrer des gens sympathiques. Quoi demander de plus?

Note: An English version will come soon… I’m working on it…

Calendrier de l’avent – Old Westminster Grüner Veltliner Pétillant Naturel 2016

Mon calendrier de l’Avent m’offre l’occasion de revenir sur mon année vinicole, tout au long du mois de décembre. Les vins qui m’ont fait vibrer, tout au long de l’année.

Au mois de juin dernier, Tastecamp se déplaçait dans le comté de Frederick au Maryland pour 3 jours de découvertes des vins, spiritueux, bières produit dans la région. Alors que j’en ai parlé principalement sur les réseaux sociaux, je suis revenu de là significativement moins enchanté que lors de mes visites dans les autres régions couvertes par Tastecamp.

Le Maryland vit un peu dans l’ombre de la Virginie voisine, où on compte 5 à 7 fois plus de vignobles et cherche toujours à se trouver une identité propre à elle. Oui, les assemblages bordelais qu’on y produit sont de bonne qualité, mais ils ne m’ont pas particulièrement marqué. De plus, la présence toute proche de Washington crée une forte demande pour les vins locaux, poussant ainsi les prix à la hausse.

Exception à cette généralisation un peu rapide: le Pétillant Naturel Grüner Veltliner de Old Westminster Winery. Plein de vie, rafraîchissant et aromatique à souhait, il a parfaitement bien lancé la fin de semaine. Et au final, c’est le vin qui m’a le plus marqué lors du weekend. Je ne regrette que son prix de 40$ (US) et sa faible disponibilité (les 100 caisses sont vendues au vignoble ou en ligne).

Drew Baker et son équipe nous ont accueillis dans leur futur vignoble  de Burnt Hill, dont la plantation n’a pas débuté encore, pour discuter de tout le travail préliminaire nécessaire lors de l’implantation d’un vignoble, de l’étude des sols et des microclimats pour trouver quel emplacement sera le mieux adapté à quel cépage. De belles rencontres avec des vignerons passionnés, c’est ce qui rend Tastecamp si intéressant.

Quelques vins du Niagara

La semaine dernière, j’ai eu l’opportunité d’assister à un cours d’introduction aux vins du Niagara donné à l’École Hôtellière de la Capitale par l’ami Alain Laliberté. Ayant visité la région en 2011 dans la cadre de Tastecamp et de nouveau en 2015, il faisait bon de se replonger dans la région et avoir un autre point de vue sur celle-ci.

Au menu, 6 vins servis à l’aveugle offrant un portrait assez fiable de la région en commençant par deux rieslings, un cépage qui offre de très beaux résultats dans la région. Les bouteilles ont été ramenées d’Ontario par Alain, certaines sont disponibles au Québec, mais les quantités sont souvent plus limitées et il faut chercher un peu plus fort…

Carte des appellations dans la Niagara
Carte des appellations dans la Niagara

Le premier est presque transparent et offre un nez classique de pomme verte et de lime, sans être particulièrement complexe. C’est en bouche où ça se gâte, qui est plutôt disjointe (une attaque d’acide qui disparaît pour faire place à une finale sucrée). Je m’attendais à avoir 12-15 g/L de sucre résiduel, mais c’était plutôt 21 g/L…! Ça va prendre pas mal de soleil et une piscine pour que le Fielding Mise du Domaine 2015 trouve sa vraie place.

Le second était pas mal plus dans ma palette. Avec son aspect plus foncé, il annonçait déjà un peu plus de concentration. Le nez est plus riche et mûr – encore sur les notes classiques du riesling – avec un côté floral qui ajoute une belle complexité. En bouche, le sucre est beaucoup mieux intégré et on retrouve une belle petite amertume qui appelle tout de suite une autre gorgée. Un riesling de table de haut vol, que ce June’s Vineyard 2014 de 13th Street.

Place ensuite à un chardonnay, qui ne m’a pas particulièrement plu. On est encore une fois dans les notes classiques du cépage, dans son style boisé – qui prend tout juste un peu trop de place à mon goût. Heureusement, la fraîcheur de la région vient quelque peu sauver la mise et remettre le Tawse Quarry Road Chardonnay 2012 sur les rails. Il ne m’a pas semblé terriblement distinctif et, pour les 35$ demandés à la LCBO, je crois avoir un peu plus de plaisir ailleurs.

On passe ensuite aux rouges, en commençant par un gamay particulièrement joli. Poivre et fraises au nez, avec une bouche toute en fraîcheur qui invite à replonger dans le verre plus tôt que tard. Ce n’est pas le gamay le plus complexe qu’on pourra trouver sur le marché, mais le verre s’est vidé en moins de deux. Ce 13th Street Gamay Noir 2015 s’en est particulièrement bien tiré, bravo encore à Jean-Pierre Colas.

Barriques de pinot, chez Tawse.
Barriques de pinot, chez Tawse.

Le nez du vin suivant ne ment pas: c’est du pinot. Difficile de faire plus classique, avec les petits fruits rouges et une petite note herbacée particulièrement plaisante. La bouche est quelque peu austère et me semble en continuité avec l’esprit bourguignon. C’est frais et on reste loin du côté moderne vers lequel ce vin aurait facilement pu dériver. Le Tawse Pinot Noir Grower’s Blend 2011 (2012 à la SAQ) est un des vins qui m’a le plus plu de toute la soirée.

Finalement, dernier détour du côté de chez Tawse avec le Cabernet Franc Grower’s Blend 2012, encore une expression particulièrement typique du cépage. La légère verdeur caractéristique du cabernet franc au nez n’est pas du tout présente en bouche, où on retrouve une belle trame tannique et un fruit éclatant et bien mûr. Bien fait et apprécié d’une bonne partie de la classe, j’ai préféré la fraîcheur et l’authenticité des deux vins précédents dans la vague.

Je ne le dirai pas assez, les vins ontariens offrent selon moi une valeur insoupçonnée et, de manière générale, significativement au-delà du prix demandé. Alors que la dégustation Somewhereness de février dernier a prouvé que les vins du Niagara et de Prince Edward County peuvent compétitionner au plus haut niveau, celle-ci montre que la province s’en tire généralement très bien dans le milieu de gamme aussi. Si seulement la SAQ pouvait en arriver à la même conclusion et augmenter sa sélection ou la RACJ nous laisser commander du vin directement depuis les vignobles de nos voisins…!

Calendrier de l’avent – Barr Hill Reserve Tom Cat Gin

Un retour sur mon année de dégustation sous forme de calendrier de l’avent vinicole.

Tomber en amour avec un produit au point d’en économiser la bouteille car on sait qu’il sera difficile de mettre la main sur une autre bouteille, ça ne m’arrive pas souvent. C’est toutefois la situation dans laquelle je suis avec ma demi-bouteille du gin Barr Hill Tom Cat Reserve de chez Caledonia Spirits.

Barr Hill Reserve Tom Cat Gin
Barr Hill Reserve Tom Cat Gin

J’ai goûté les produits de Caledonia Spirits pour la première fois lors de mon passage au Vermont dans le cadre de Tastecamp, bien que la renommée de la maison s’étend jusqu’au Québec. Leurs spiritueux sont élaborés par la distillation du miel, qui était en fait la vocation première de l’entreprise. La filtration est très légère afin de garder toute la trame aromatique du miel. Dans le cas de leur vodka, ils mentionnent que cette décision vient du fait que du miel cru goûte pas mal meilleur que des patates crues…!

L’élaboration du Barr Hill Gin est tout simple: miel et baie de genièvre. C’est tout. Il et ensuite embouteillé et c’est celui qu’on peut trouver dans les succursales de la SAQ. Le Tom Cat part de la même recette, mais est vieilli en barriques, d’où il tire sa couleur dorée. En bouche, c’est tout doux, d’une longueur et d’une complexité hallucinante. L’équilibre est parfait et l’alcool, qui titre pourtant 43%, se fait tout délicat. Évidemment, on n’en fera pas un Gin&Tonic avec du Schweppes, quoique pour faire un cocktail de luxe où le gin serait fermement à l’avant-plan, on aurait ici un bon candidat. La petitesse de ma bouteille invite toutefois à siroter chaque gorgée…

Avec un peu (beaucoup) de chance, il fera peut-être son apparition en importation privée un jour. Ceci dit, le meilleur moyen de mettre la main sur ces merveilleux produits est de faire 2.5 heures de route depuis Montréal, ou un peu moins de 4 heures depuis Québec, pour aller visiter la distillerie, située à Harwick, VT.

Ils commercialisent aussi un peu de miel brut, en vente à la distillerie… J’ai bien essayé d’économiser ce pot-là aussi, mais je suis passé au-travers. Pas le choix, faudra y retourner!