Chartier, IGA et vous

La semaine dernière, j’étais invité au lancement de la gamme de vins Harmonies de François Chartier. Si vous avez visité une SAQ depuis l’année dernière, vous avez certainement remarqué l’arrivée sur les tablettes des vins de négoce élaborés et commercialisés en collaboration avec des domaines en France, en Italie et en Espagne. Cette année, il récidive avec une autre gamme de produits vendue en supermarché.

Pour résumer, IGA a approché François Chartier afin de développer une gamme de vins de qualité qui pourraient être vendus dans leurs supermarchés. Quand on sait qu’un peu plus de 25% de tout le vin vendu au Québec (en volume) l’est fait dans le réseau des épiceries et que la qualité du vin offert dans ces magasins est plutôt… discutable, la possibilité d’y occuper une niche est d’autant plus alléchante. Au point de vue marketing, le placement est logique puisqu’IGA tente de se positionner comme étant l’épicerie qui offre le plus de choix et de qualité sur ses rayons.

Reste le problème de la qualité. Pour qu’un vin soit vendu dans ce réseau, il doit être embouteillé au Québec. Transporté par bateau depuis son port d’origine, on doit veiller à ce qu’il ne souffre pas dans le voyage. Ce n’est qu’après avoir fait les vérifications nécessaires que le projet a pu être officiellement lancé. La conclusion est que si le vin est de bonne qualité au départ, il sera de bonne qualité à l’arrivée.

Ainsi, Chartier a pu travailler avec les mêmes domaines que pour sa gamme de vin en SAQ, à la différence principale qu’ils sont plutôt embouteillés à la Maison des Futailles, à Boucherville. Aussi, le contexte réglementaire fait qu’il n’est pas possible d’inscrire ni le millésime, ni les cépages sur l’étiquette des vins vendus en épicerie, limitation contournée par l’information rendue disponible sur le site internet.

Au final, trois vins ont fait leur apparition, un blanc et deux rouges provenant respectivement du Languedoc, du Rhône méridional et de la Toscane. Comme pour la gamme de vins en SAQ, le focus est principalement mis sur les accords qu’il est possible de faire à table plutôt que sur le vin lui-même et c’est encore plus présent dans le cas de la gamme Harmonies.

Lors du lancement au Château Frontenac, nous avons eu la chance d’avoir deux bouchées concoctées par Stéphane Modat. L’accord entre les vins et les bouchées était à chaque fois particulièrement réussi et a même volé le show. Vous n’êtes pas pas Stéphane Modat? Pas grave. En utilisant les ingrédients indiqués sur la contre-étiquette dans votre recette, vous obtiendrez au moins un résultat correct.

Les vins, ils étaient comment? Fort respectables et offrant une option intéressante pour dépanner lorsque la SAQ est fermée. Si vous aimez les vins présents en SAQ, vous retrouverez sensiblement la même chose en épicerie, pour un prix similaire, sans qu’ils soient exactement identiques. Mais il n’y a toutefois rien comme d’y goûter pour se forger sa propre opinion!

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Julien Marchand

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2 Comments

  • C’est une opportunité incroyable pour Chartier! Va-t-il se faire couper l’herbe sous le pied sachant que la SAQ regarde la possibilité d’implanter des succursales dans les épiceries?

  • Effectivement, surtout qu’au niveau marketing, le match est tout à fait naturel. C’était une offre particulièrement difficile à refuser, surtout lorsqu’on considère les volumes en jeu…

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