Deux jours à Bologne

Reprenons où nous nous somme laissés vendredi en après-midi. Mon plan initial était de visiter une enoteca le vendredi soir avant de me rendre à Bologne. Le hasard en a voulu autrement. À mon retour du café Internet, ma colocataire polonaire m’a invitée avec Kylie à une rencontre avec des étudiants de Perugia, au même café Internet où je vous écris chaque semaine. Je me suis changée et je suis retournée au Coffee Break. Il y avait une dizaine d’étudiants de nationalités différentes, incluant des Italiens. La plupart des étudiants étrangers présents étaient à Perugia dans le cadre d’un échange Erasmus (et non pas inscrits à un école de langues). J’ai rencontré tout plein de futur dentistes! Il y avait aussi 2 ou 3 Italiens qui étudient les relations internationales et qui profitent de ces rencontres pour perfectionner leur anglais.

Je suis restée jusqu’à 9:00. Nous devions payer nos consommations, mais le café offrait un petit buffet aux étudiants, une aubaine pour certains.:) Ensuite, je suis rentrée tranquillement à la maison, car je devais préparer mon sac de voyage. Kylie et Majka sont restée plus longtemps et par la suite, elles ont migré vers une discothèque. Elles sont revenues à 5:00 AM! J’ai passé l’âge pour ce type de divertissement 😉 Il faut dire que de mon côté, je me suis levée à 5:40 pour prendre le premier (et unique) train direct pour Bologne. Lors de mon réveil, il y avait un orage terrible à l’extérieur, ce qui m’a fait pensé d’ajouter le parapluie à mes valises. Autant le Québec est enseveli sous la neige, autant l’Ombrie l’est sous la pluie en décembre.

Après un voyage de 3 heures, je suis arrivée à Bologne à 9:30 le matin. Melissa m’attendait à la gare. Quelle joie de la voir après (déjà) trois ans! Le temps passe tellement vite. Mais en même, nous avons discuté comme si nous nous étions croisées la veille. J’adore ce genre de rencontres.

Après avoir enseigné pendant deux ans l’anglais au Japon, Melissa est de retour aux études depuis septembre. Elle est inscrite à la John Hopkins University. Il se trouve que cette institution a un campus auxiliaire à Bologne. Les étudiants en relations internationales doivent y passer une année. Pour résumer, Melissa étudie dans une université américaine en Italie et y apprend… le français! Oui, oui, le français, vous avez bien lu. Elle a donc profité de mon séjour pour se pratiquer et se faire l’oreille à l’accent québécois.Toute la journée, nous nous sommes promenée dans les rue de Bologne. J’ai adoré cet endroit. Non qu’il y ait beaucoup d’attractions touristiques et de grands musées, mais l’atmosphère qui se dégage de la ville m’a séduite. En Ombrie, je me situe tout au centre de l’Italie. À Bologne, j’ai senti que j’avais traversé une frontière et que je me trouvais désormais dans le nord du pays. Cela se reflète dans les habitudes de travail des gens, le style vestimentaire, l’architecture et la cuisine. On se rapproche de l’élégance de Milan. Je ne parle pas seulement de l’habillement, mais également de tous les petits détails. Par exemple, pour Noël, les rues sont savamment décorées. Les commerçants élaborent de belles vitrines qui donnent le goût de s’attarder pour les observer.

Une fameuse fontaine de Bologne

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Lorsqu’on entre dans une pâtisserie, c’est un feu d’artifices pour tous les sens. J’ai visité la boutique d’un artisan chocolatier. Tout était en bois, avec de long comptoirs cirés, usés par le temps et des générations de clients. Si vous aviez vu la beauté des pièces montée en chocolat (avec de la crème de noisette et des fruits séchés), c’est extraordinaire! Par contre, le prix l’est tout autant. Pour 145 euros la pièce montée (pour environ 8 personnes), je pense que je vais me contenter d’observer. 🙂

Tandis que le centre-ville de Perugia me fait penser à un ancienne forteresse médiévale, Bologne me rappelle la Renaissance. Tout partout, il y a de grands édifices élégants et colorés de rouge. Les longues avenues sont bordées d’arcades qui sont d’ailleurs très utiles pour se protéger de la pluie. À Perugia, on sent plutôt la pierre brute. Les rues sont petites et sinueuses. Au centre de la grande place, le grand palais communal et une fontaine blanche .

Cette longue promenade nous a donné faim. Pour le souper, nous avons décidé de tester des produits locaux. Pour ce faire, sur le chemin de la maison, nous nous sommes arrêtées dans une salumeria, un endroit spécialisé dans la production de charcuterie. Le monsieur de la boutique était tellement content de nous faire décrouvrir les produits de sa région. Ils nous a préparé un petit paquet spécial dégustation avec différentes charcuteries: du prosciutto évidemment, mais aussi du salami, de la colpa di testa (je ne suis pas sûre de l’orthographe de celui-ci) et de la mortadelle (de la jeune et de la vieillie), qui, soit dit en passant, a un goût fort différent de celle que l’on trouve au Québec! Nous avons ajouté à cela 100 grammes de tortellini maison. On m’a expliqué que la manière de les faire cuire. Il faut les ajouter dans un bouillon (de viande ou légumes) au point d’ébullition. Lorsque les pâtes remontes, on doit fermer le feu et les laisser dans le bouillon 5 minutes, et le tour est joué. J’ai créé un émoi lorsque j’ai demandé si je pouvais mettre de la tomate sur les tortellini frais. ”Au grand jamais!!!”, m’a-t-on répondu. Ouf, j’ai failli commettre un crime culinaire.

Repas à Bologne

Comme j’ai pris une photo de notre repas avant que nous ne mettions à table, vous pouvez maintenant l’admirer. Pour se donner bonne conscience, nous avons ajouté un peu de verdure à cette riche alimentation grâce à un bol de salade. Ça aide à la digestion 😉 Et pour conlure le repas, j’ai testé un autre produit régional: le lambrusco. Le lambrusco est un vin rouge… pétillant. Je ne vous le conseille pas en remplacement du champagne, mais le résultat était harmonieux avec la charcuterie.

Lambrusco

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons terminé la fin de semaine avec une virée shopping $$$. Comparativement à Perugia, tous les commerces étaients ouverts le dimanche. L’Émilie-Romagne, mais surtout les Marches, une région limitrophe, sont de grands producteurs de vêtements et de chaussure. Ces sont encore de grand centres textiles en Europe. Vous pouvez imaginer l’abondance dans les vitrines. Et tout est tellemet beau. Je n’ai pu résister… et je suis repartie avec une paire de chaussures (et oui, une autre). Mais vous verrez, vous ne pourrez résister vous aussi lorsque vous les verrez (je vous promets une photo sous peu). Et en plus, elles sont tellement confortables! Elle sont faire encore de manière artisanales. La boutique où je les ai achetées m’a remis un petit feuillet explicatif sur le mode de production des chaussures. C’est un processus très complexe et délicat.

En Italie, il y tout plein de petits négociants de chaussure. À tous les coins de rues, il y en a un. Celui où je suis arrêté existe depuis 1870. Et c’est la troisième génération de la même famille qui fait toujours rouler le commerce. Je suis très contente de pouvoir parler Italien. Grâce à ma compréhension, les gens que je rencontre me racontent toute sorte d’histoires passionnantes. Comme ce ne sont pas tous les Italiens qui ont une bonne maîtrise de l’anglais, mes conversations seraient beaucoup moins élaborées si je devais utiliser la langue de Shakespeare.

Juste avant de prendre le train de retour, j’ai croisé Marlène, une autre ancienne étudiante de Maastricht. Il se trouve qu’elle avait pris 4 jours de congé (elle travaille à Paris) pour visiter une amie à Milan et qu’elle en a profité pour voir Melissa du même coup. Trois ans sans se voir et voilà que nous nous croisons seulement 30 minutes! Quelle coincidence. J’espère avoir l’occasion de la revoir, et un peu plus longuement la prochaine fois. La vie est drôlement faite.

Bologna

Voilà ce qui clôture ma fin de semaine. Trois heures de train et j’étais de nouveau à Perugia. La semaine va passer tranquillement, entre les leçons et l’études. S’il se décide à faire beau, je vais enfin pouvoir me promener au centre-ville. Vendredi ou samedi prochain, j’aimerais essayer un restaurant de spécialités ombriennes. Je pensais me rendre à Rome la fin de semaine prochaine, mais je ne suis plus sûre de vouloir y aller. Disons que j’aimerais bien pouvoir dormir un peu plus (je commence les cours à 8:00 le matin et ce samedi, je me suis tout de même levée à 5:40 pour prendre le train). Aussi, il me reste encore beaucoup d’endroits à visiter ici. Et après l’achat d’une belle paire de chaussures, le fait de rester ici le week-end prochain ne ferait pas de mal à mon budget 🙂 Comme j’ai déjà visité Rome l’an passé avec Julien, cela me dérange moins d’annuler le voyage.

Je vous donnerai probablement des nouvelles vendredi prochain. D’ici là, passez une bonne semaine.

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genevieve

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1 Comment

  • Salut Ge!
    Chanceuse!! De belles visites, de belles rencontres, de belles architectures et de la bonne bouffe…;) Tout ce que je peux dire me concernant c’est que mon dieu que j’ai hate aux vacances de Noël, puis à mon voyage dans le sud, puis à ma fin de contrat…:) Continue de bien profiter de l’Italie!!
    À plus!
    Caro xxx

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